Annoncé en juin 2019, à peine disponible en Europe, voici pourtant déjà le test Tamron SP 35 mm f/1.4 Di USD, le tout premier objectif à focale fixe et ouverture f/1.4 de la gamme Tamron pour reflex Nikon.
A tout seigneur, tout honneur, c’est le Nikon D850 qui a servi pour ce test, un reflex plein format exigeant qui a su mettre à mal plusieurs optiques pourtant qualifiées d’excellentes. Qu’en sera-t-il avec ce Tamron SP 35 mm f/1.4 Di USD ?
Cet objectif au meilleur prix chez Miss Numerique …
Pour célébrer les quarante ans de sa ligne SP, pour « Superior Performances », Tamron s’aventure sur un terrain qui lui était jusque là inconnu, celui des focales fixes destinées aux capteurs 24 x 36 mm ouvrant à f/1,4.
Avec son SP 35 mm f/1,4 Di USD, l’opticien, plus connu du grand public pour ses zooms au rapport qualité/prix/polyvalence agressif, veut prouver que lui aussi a le savoir faire optique, micro-mécanique, électronique et industriel pour jouer dans la cour des focales fixes « Premium ».
Et c’est peu dire que le challenge est relevé puisqu’en face, chez son rival préféré, le Sigma 35 mm f/1,4 DG HSM | Art règne sans partage depuis son arrivée sur le marché en 2013.
La question est donc assez simple : puisque six ans séparent les deux optiques, les opticiens de Tamron ont-ils mis à profit ce délai pour développer une optique capable d’égaler (au minimum) voire de surpasser (idéalement) celle de l’équipe Sigma ?
Et cet écart, s’il y en a un, justifie-t-il d’investir les 999 euros demandés alors que le 35 mm Art se trouve aujourd’hui aisément aux environs de 780 euros ? Nous avons eu trois semaines en sa compagnie pour répondre à ces questions.
Présentation et contexte
Aussi surprenant que cela puisse paraître, depuis sa création à Saitama (au nord de Tokyo) en 1950, Tamron n’avait jamais produit un seul objectif ouvrant à f/1,4. Ce qui, vu de 2019, peut paraître comme une anomalie industrielle dans un monde où il est communément admis que « si tu n’as pas d’optiques ouvrant à f/1,4, c’est que tu n’es pas un vrai professionnel ».
Pourtant, des focales fixes lumineuses, l’opticien sait en faire. Pour preuve, sa gamme SP en f/1,8 destinée aux reflex numériques 24 x 36 mm, auréolée d’une excellente réputation qui, si elle est à peine moins lumineuse d’un tiers de diaphragme que du f/1,4, offre le double bénéfice d’un encombrement et d’un tarif plus doux. Mais c’est qu’en photographie, les traditions et les mythes ont la vie dure.
Parallèlement, Sigma, son grand concurrent, peut se targuer d’avoir en 2019 une gamme f/1,4, pardon, une « famille f/1,4 » pléthorique puisque dans cette ouverture sont proposées les focales suivantes : 20 mm, 24 mm, 28 mm, 35 mm, 40 mm, 50 mm, 85 mm et 105 mm. Qui dit mieux ? Personne.
Nikon lui-même ne dispose « que » de six focales au catalogue : 24 mm, 28 mm, 35 mm, 50 mm, 58 mm, 85 mm et 105 mm. Or, jusqu’à présent, les amateurs de 35 mm f/1,4 n’avaient le choix qu’entre deux options : le Nikkor, vendu 1900 euros, et le Sigma, vendu 780 euros – mais lancé à 949 euros, il est important de le rappeler.
À 999 euros, le Tamron SP 35 mm f/1,4 Di USD a donc clairement une carte à jouer.
Test Tamron SP 35 mm f/1.4 Di USD : ISO 200 – 1/2.000 ème sec. – f/1.4
Du point de vue de la philosophie, il est intéressant de souligner que le Sigma 35 mm DG HSM | Art avait, en son temps, été l’objectif du renouveau pour Sigma, adoptant alors la nouvelle stratégie « Global Vision » chère à Kazuto Yamaki, PDG de l’entreprise (héritée de son père).
À l’époque, l’idée était de faire passer Sigma du rang d’opticien tiers « de seconde zone » – comprendre « l’opticien dont on achète les objectifs par défaut parce que les Nikon sont vraiment trop chers, tant pis s’il faut faire des sacrifices au niveau de la qualité » – au rang d’opticien de tout premier plan, c’est à dire « l’opticien dont on achète les objectifs avec plaisir parce qu’ils sont excellents ET en plus bien moins chers que ceux de Nikon, alors pourquoi s’équiper en Nikkor sinon par masochisme ? ».
L’histoire aura donné raison à Yamaki San et, aujourd’hui, en focales fixes premium, Sigma est aussi contournable pour les photographes que redouté par les constructeurs.
Du côté Tamron, les motivations qui ont poussé au développement du SP 35 mm f/1,4 Di USD sont bien différentes.
La ligne SP existe depuis 1979 et, en quarante ans, certains modèles sont même devenus légendaires, tel le Tamron SP 90 mm f/2,5 Macro produit entre 1978 et 1988.
Mais à de très rares exceptions, le constructeur n’est jamais vraiment parvenu (ou n’a jamais vraiment voulu) créer autre chose que des objectifs purement utilitaristes capable de faire balancer le cœur de ses clients. S’il y a bien une communauté de nikonistes et une communauté de sigmaïstes, il n’y a guère de communauté de tamronistes (ou alors ils sont bien planqués).
Test Tamron SP 35 mm f/1.4 Di USD : ISO 800 – 1/5.000 ème sec. – f/1.4
C’est donc avec cette envolée lyrique en tête, adossée au savoir faire optique et industriel de l’entreprise, que le SP 35 mm f/1,4 Di USD a vu le jour.
Une manière de chant du cygne pour Tamron : offrir aux utilisateurs reflex ce qui sera probablement la dernière optique très haut de gamme lumineuse du constructeur dédiée à ce type de boîtier.
« Nihil ex SP 35 mm f/1,4 Di USD »… sauf sur le nouveau territoire à conquérir des hybrides. Les récentes propositions en monture Sony E, et les futures propositions en monture Z qui ne manqueront pas d’advenir, montrent clairement là où désormais se porte le regard de Tamron en ce qui concerne ses optiques les plus prestigieuses. Mais en attendant, le test !
À qui se destine ce 35 mm f/1.4 ?
Aux amateurs de focales fixes lumineuses polyvalentes, adeptes de la photographie de rue, du reportage, un peu du portrait (mais pas trop), pour lesquels f/1,8 ne suffirait pas et qui ne se retrouvaient pas dans le duel Sigma vs. Nikon.
À ces photographes il faut ajouter deux autres catégories :
- ceux pas forcément adeptes du 35 mm, mais qui seraient curieux de voir ce que Tamron est capable de produire,
- ceux possédant déjà un 35 mm f/1,4 (disons, au hasard, le Sigma Art) mais, étant passés à un Nikon D850 à la définition très exigeante, commenceraient à percevoir les limites de leur objectif actuel.
Qualité de construction
Pour tout connaître de la manière dont le Tamron SP 35 mm f/1,4 Di USD est construit, le mieux est encore d’aller consulter l’article y étant consacré lors de la présentation de l’objectif.
Alliages aussi légers que résistants, nombreux joints d’étanchéité dont un au niveau de la monture, finition encore plus précise que les SP f/1,8 : tout est là pour rappeler que nous avons affaire à un objectif haut de gamme.
Petite subtilité : afin de faciliter le déplacement des lentilles nécessaires à la mise au point, Tamron a développé un nouveau système de cages hélicoïdales internes baptisé « Dynamic Rolling-cam » et mis ici pour la première fois en application. Ça, c’est pour la culture générale. Dans la pratique, il faut bien avouer que la mise au point est aussi douce que précise, dénuée de vibrations, mais nous approfondirons le sujet dans la partie suivante.
Néanmoins, puisque le haut de gamme pousse d’autant plus à se montrer intraitable, quelques petits points de détail auraient pu être améliorés. La bague de mise au point continue de tourner au-delà des deux butées extrêmes (mais il doit y avoir une raison pratique à cela).
La graduation de la distance de mise au point n’est pas précise, les butées intervenant un peu avant 30 cm (distance minimale de mise au point) et un peu après l’infini. Il aurait été, tant qu’à faire, agréable que ces graduations soient recouvertes d’une peinture luminescente afin d’être lisibles dans le noir, ou au moins que la petite fenêtre de lecture puisse être illuminée (sans forcément aller jusqu’au génial écran OLED du Nikkor Z 24-70 mm f/2,8 S).
Le paresoleil dispose d’un loquet de verrouillage, ce qui l'empêche de se dévisser puis de tomber accidentellement. Par contre, le matériau plastique utilisé est un peu trop sensible aux rayures à notre goût, mais c’est vraiment histoire de chipoter. Cela n’enlève rien au sentiment qu’inspire l’objectif : ça respire la qualité et l’amour du travail bien fait !
Prise en main : stabilisation et autofocus
Avec ses 102,3 mm de long et 805 grammes, le Tamron SP 35 mm f/1,4 Di USD est le plus lourd des 35 mm f/1,4 modernes en monture Nikon. Le Nikkor se contente de 89,5 mm de long pour 600 grammes, alors que le Sigma s’intercale entre les deux, avec 94 mm de long et 665 grammes. Mine de rien, les presque 150 grammes supplémentaires se sentent dès la sortie du carton et encore plus à l’usage : c’est du lourd, dans tous les sens du terme.
Monté sur un Nikon D850, l’ensemble demeure néanmoins déséquilibré mais, de toute évidence, Tamron n’a pas souhaité faire de compromis physiques au détriment de la formule optique. Pour les filtres, il faudra en utiliser de 72 mm de diamètre, contre 67 mm pour le Nikkor et le Sigma.
Contrairement aux autres focales fixes SP f/1,8 Di VC USD, le Tamron SP 35 mm f/1,4 Di USD est dépourvu de stabilisation, comme en atteste l’absence de la mention VC dans son nom. Certains argueront qu’avec le surcroît de luminosité cela rend la stabilisation inutile. D’autres tempéreront le propos en soulignant qu’il n’y a « que » deux tiers de diaphragme de différence entre f/1,4 et f/1,8. D’autres, enfin, admettront que, aussi pratique la stabilisation soit-elle, elle dégrade forcément la qualité optique d’un objectif.
Test Tamron SP 35 mm f/1.4 Di USD : ISO 400 – 1/25 ème sec. – f/1.4
Donc, pour un 35 mm f/1,4 qui se veut le meilleur de sa catégorie, se priver de stabilisation était un choix logique (d’autant plus que l’objectif est déjà bien assez lourd ainsi). Au final, le seul commutateur que vous trouverez sur le côté gauche de l’objectif sera l’AF/MF pour basculer de la mise au point manuelle à l’automatique (et vice versa). Il n'empêche que parfois, dans de très mauvaises conditions lumineuses, une stabilisation manque. Nous n’avons toutefois pas pu tester ce qu’il en est en montant le Tamron sur un Nikon Z (6 ou 7), ne disposant pas, au moment du test, d’un boîtier hybride sous la main.
Du côté de l’autofocus, comme précédemment évoqué, nous ne trouvons rien à redire. Est-ce parce que la nouvelle technologie « Dynamic Rolling-cam » fait du bon travail ? Est-ce parce que le Nikon D850 se trouve particulièrement à l’aise avec les ouvertures à f/1,4 ? Est-ce grâce au savoir faire de Tamron ?
Probablement un peu de tout cela. Toujours est-il que le fonctionnement est aussi précis que silencieux, de jour comme de nuit, et que vous n’aurez que très rarement besoin de corriger le point manuellement (sinon pour vous rappeler que les autofocus modernes, c’est quand même devenu bien pratique et efficace).
Test Tamron SP 35 mm f/1.4 Di USD : ISO 800 – 1/8.000 ème sec. – f/1.4
Pour terminer, une petite bizarrerie toutefois, mais indépendante de l’objectif. Si vous disposez de plusieurs 35 mm f/1,4 pour votre reflex Nikon, tous seront renseignés, dans les métadonnées, sous la référence « 35.0 mm f/1,4 », sans distinction de marque ni de modèle. C’est le moment de jouer du mot-clé lors de l’importation de vos images, dans Lightroom par exemple, afin de vous y retrouver par la suite.
Test Tamron SP 35 mm f/1.4 Di USD : ISO 100 – 1/1.000 ème sec. – f/1.4
Performances optiques : piqué, homogénéité et flare
Il y a des jours, nous n’aimerions pas être à la place des gens du marketing chez les constructeurs d’objectifs photo.
« Ah, votre nouvel objectif est si bien que ça ? Mais vous avez mis quoi dedans ? »
Ce à quoi, dans le cas de Tamron pour ce 35 mm f/1,4, il faudrait répondre « oh, plein de trucs sympas : 14 lentilles réparties en 10 groupes, dont 4 lentilles LD à faible dispersion, 3 lentilles asphériques moulées, tout cela saupoudré du nouveau revêtement BBAR-G2 parce qu’on aime bien les acronymes compliqués (Broad-Band Anti-Reflection Generation 2). Il fait le café, le ménage, le repassage, bloque les images fantômes, les reflets parasites et les aberrations chromatiques dès la pleine ouverture. Bref, c’est pas mal. » Voilà, en gros. Sur le papier, ça a l’air rasoir, pour rester poli. Mais en pratique ?
Test Tamron SP 35 mm f/1.4 Di USD : ISO 100 – 1/2.500 ème sec. – f/1.4
En pratique, vous oublierez très rapidement les formules optiques et les noms de code à rallonge pour constater un fait : ce Tamron SP 35 mm f/1,4 Di USD est bon.
Non. Mieux que ça. Il est très, très bon.
Même peut-être un peu trop, au point que parfois, on se demande si ce ne serait pas le D850 le facteur limitant. C’est pour dire !
Le piqué au centre est exceptionnel dès la pleine ouverture et les coins sont d’une précision jusque là jamais vue sur ce type de focale/ouverture.
En fermant un peu, les performances s’envolent, laissant sur place toute la concurrence. Le flare est inexistant et, de nuit, sur les sources de lumière ponctuelles, le Tamron finit de vous impressionner : les cercles sont des cercles, pas des traînées de lumières, sans halo, sans rien. Il va falloir allumer un cierge à la gloire du BBAR-G2 (ou « Babar 2 », si vous êtes intimes).
Test Tamron SP 35 mm f/1.4 Di USD : ISO 10.000 – 1/200 ème sec. – f/1.4
Forcément, vous n’échapperez pas au paragraphe le comparant au Sigma 35 mm f/1,4 DG HSM | Art.
Si celui demeure très bon et une référence dans son genre (à tel point que, du temps où j’officiais chez Les Numériques, c’était l’objectif que nous avions retenu pour tester les capteurs de chaque nouveaux boîtiers), il faut bien reconnaître que le Tamron le surclasse de la tête et des épaules : plus piqué à toutes les ouvertures, plus homogène dès la pleine ouverture, le Sigma ne parvient qu’à faire presque jeu égal à f/8, après quoi, pour l’un comme pour l’autre, c’est la diffraction qui vient semer la zizanie.
En termes de performance pure, le Tamron SP 35 mm f/1,4 Di USD se rapproche plus d’un Zeiss Otus 55 mm f/1,4… en plus léger, plus abordable, et autofocus. Excusez du peu !
Performances optiques : rendu des couleurs, aberrations chromatiques et vignettage
Le rendu des couleurs et la gestion des aberrations chromatiques sont du même acabit que la précision optique pure : les couleurs sont irréprochables de fidélité, les aberrations chromatiques aux abonnés absents, la correction du vignettage une formalité (s’il subsiste à f/1,4 il disparaît dès f/2). Deuxième cierge pour Babar 2.
Test Tamron SP 35 mm f/1.4 Di USD : ISO 8.000 – 1/320 ème sec. – f/1.4
Si les plus technophiles auront de quoi s’extasier tout en ayant l’impression de redécouvrir le potentiel de leur reflex, les plus artistiques regretteront peut-être que cette neutralité soit synonyme de manque de personnalité. De toute évidence, ce Tamron est le parangon de l’optique japonaise moderne : chirurgical, efficace, mais impersonnel. Mais quelque part, c’était la promesse initiale, il n’y a donc pas tromperie sur la marchandise.
Performances optiques : déformation et distorsion
Après ce déluge de compliments, il aurait été bien surprenant que le Tamron SP 35 mm f/1,4 Di USD souffre de problèmes de déformation et de distorsion. Déjà parce que, pour un 35 mm, cela aurait fait tâche. Donc, non : il ne déforme pas, tout ce qui est droit le reste. Et pour cela, pas besoin de traitement JPEG compliqué, vous pourrez profiter de tout cela dès le fichier NEF.
Test Tamron SP 35 mm f/1.4 Di USD : ISO 100 – 1/1.600 ème sec. – f/1.4
Rendu optique : profondeur de champ
C’est désormais un classique pour le haut de gamme : le Tamron SP 35 mm f/1,4 Di USD dispose d’un diaphragme circulaire à 9 lamelles et à commande électro-magnétique. En combinant la focale et l’ouverture généreuse, vous obtiendrez de jolis effets de profondeur de champ, avec un bokeh d’arrière plan très doux.
Test Tamron SP 35 mm f/1.4 Di USD : ISO 5.000 – 1/200 ème sec. – f/1.4
Le Tamron SP 35 mm f/1,4 Di USD peut vous intéresser si :
- vous désirez le meilleur 35 mm f/1,4 actuellement disponible en monture F, aussi bien pour un boîtier FX que DX (sur lequel il formera un équivalent 52,5 mm f/1,4),
- vous souhaitez profiter des profondeurs de champ plus courtes permises par l’ouverture f/1,4 (par rapport au SP 35 mm f/1,8),
- vous pratiquez assidûment la photographie nocturne et souhaitez une correction parfaite des sources lumineuses ponctuelles (éclairages urbains ou étoiles),
- vous souhaitez tirer le meilleur de votre reflex haute définition (Nikon D800, D810, D850),
- vous trouvez que l’AF-S Nikkor 35 mm f/1,4G ne vaut décidément pas son prix,
- vous ne possédez pas déjà le Sigma 35 f/1,4 mm DG HSM | Art.
Le Tamron SP 35 mm f/1,4 Di USD va moins vous intéresser si :
- vous cherchez un objectif avec une personnalité esthétique forte,
- vous désirez une focale fixe lumineuse ET légère,
- vous êtes déjà satisfait par votre Sigma 35 f/1,4 mm DG HSM | Art (même si vous savez désormais qu’il n’est plus le meilleur).
Voir les photos de ce test en pleine définition :
Test Tamron SP 35 mm f/1,4 Di US : ma conclusion
Tamron nous avait promis l’apothéose pour sa première focale fixe ouvrant à f/1,4, et probablement dernière de ce genre pour un reflex. Bonne nouvelle : les promesses n’engagent pas que ceux qui y croient ! Surtout lorsqu’il en va de l’honneur d’un constructeur japonais.
Pour un chant du cygne, Tamron nous sort le grand jeu. Ce SP 35 mm f/1,4 met les petits plats dans les grands et, s’il joue dans la surenchère optique et physique, n’hésite pas à être le plus gros et le plus lourd de sa catégorie, ces trois semaines passées à ses côtés nous ont confirmé que ce n’était pas que pour l’esbroufe. Cette focale standard est réellement excellente, permet de pousser un D850 dans ses retranchements, jusqu’au plus isolé des pixels.
Test Tamron SP 35 mm f/1.4 Di USD : ISO 100 – 1/5.000 ème sec. – f/2.8
Si vous êtes en quête de la précision absolue et ne sauriez supporter le moindre défaut (à part un très léger et compréhensible vignettage à la pleine ouverture), ce Tamron SP 35 mm f/1,4 Di USD doit faire partie de votre besace. Que ce soit pour de la photographie de rue, du reportage et, une fois n’est pas coutume, grande ouverture est ici synonyme d’objectif nocturne.
Forcément, en contrepartie, il faudra s’accommoder d’une image tellement propre qu’elle finit par en manquer de personnalité, mais par les temps qui courent, il est difficile de concilier l’un et l’autre. De toutes manières, ce n’est pas ce qu’on lui demande.
Et si vous possédez déjà le Sigma 35 mm f/1,4 DG HSM | Art ? Faut-il s’en débarrasser ? Pas forcément. La sortie du Tamron ne suffit pas à le rendre du jour au lendemain obsolète. Cela ne fonctionne pas comme ça.
Néanmoins, si vous ambitionnez de passer à un reflex haute définition (comprendre de la série D800) ou espérez dans un futur plus ou moins proche un reflex Nikon dépassant les 50 Mpx voire 60 Mpx, le Tamron saura vous accompagner plus loin, plus longtemps, là où le Sigma commence à montrer ses limites.
Test Tamron SP 35 mm f/1.4 Di USD : ISO 10.000 – 1/160 ème sec. – f/1.4
Cela pourra notamment intéresser les adeptes de paysage, de reprographie, de studio et d’une manière générale, tous les domaines photographiques où la précision et l’homogénéité doivent être absolues. Le Sigma, pour sa part, confirme son rapport qualité/prix imbattable et, après six premières années au catalogue, a toutes les raisons du monde d’y rester.
Pour conclure, aussi bien du point de vue de l’ingénierie optique que de la performance photographique, le Tamron SP 35 mm f/1,4 Di USD est une totale réussite (à points ergonomiques perfectibles près). Dommage que, officiellement, Tamron ne prévoit pas pour le moment de prolonger l’expérience f/1,4 à d’autres focales et à destination des reflex. Et pourtant, c’est un inconditionnel des hybrides qui vous le dit.
Voir la présentation sur le site Tamron
Cet objectif au meilleur prix chez Miss Numerique …
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Bonjour.Bravo pour ce test plus que complet. Mais j’ai deux questions.
– Que voulez-vous dire par « vous cherchez un objectif avec une personnalité esthétique forte »?
– Le recommandez-vous pour un Nikon z5 ?
Merci d’avance pour vos réponses.
Chaque objectif a un rendu particulier, plus ou moins prononcé.
Pour un Z 5 je partirais sur le 35 NIKKOR Z plus adapté à la grande monture Nikon Z.
– Bonjour, super commentaire sur ce 35mm j’espère q’il sera disponible sur la série Z
Le bokeh est splendide!
Merci pour ce compte rendu très complet. Pour ma part il serait superflu de mettre ce genre d’objectif sur mon D500. Qu’en pensez-vous?
Je viens de m’acheter le 35 mm1,4 Sigma Art pour mon D850, mais je ne le regrette pas ! Ne possédant que des objectifs Nikon 2,8 jusqu’à ce jour, qui sont lourds j’apprécie que le sigma fasse 660g… Et c’est déjà bien assez lourd ! J’aurais eu à choisir, je pense que j’aurais fait le même choix vu le prix et le poids.
Merci pour ce test bien détaillé j’espère qu’il ne me fera pas regretter mon choix !!!
C’est sûr comme dit l’article que ce n’est pas parce qu’un bon objectif est sorti que celui qui était bon avant devient tout d’un coup mauvais.
Ce que j’aime dans Sigma par rapport à Tamron c’est la qualité de fabrication ( Peut-être pas très objectif de ma part ).
J’ai déjà 4 objectifs Série Art, j’hésite beaucoup si je devais acheter un 35 mm 1,4…
Le Dock permet 4 réglages de distance pour les MR, le Tap In 3.
Je sais pas si ça influence la précision de l’autofocus.
Mais tenue en main j’adhère à Sigma.
Là les tests du Tamron m’empêcheront de dormir le jour où je décide d’acheter un 35 1,4.
En tout cas bonnes photos à toi avec ce bel objectif Art.
Auguste.
Bonjour.
Je voudrais savoir si vous avez eu besoin de faire des réglages avec le Tap In.
J’ai un ami qui a du Tamron et son plus gros souci c’est de faire les MR ( Parfois sans solution même avec son Tap In, et il est pas le seul utilisateur à s’en plaindre).
Je crois par contre que le Sigma 35 Art était loin d’être fameux sur les coins et bords, c’est pour ça que j’ai gardé mon 24-35 Art malgré un ami qui voulait échanger son 35 Art avec mon 24-35.
Vos exemples de photos sont tellement belles que ce 35 Tamron me fait de l’œil.
Bonne journée à vous.
Auguste.
Pas de Tap-in pour le test, non. Les optiques sont testées telles quelles sont.
Bonjour, très belles photos. Cet objectif fait-il correctement la mise au point lorsque le collimateur n’est pas placé au centre ?
Oui
je vient de recevoir le miens ce matin, effectivement c’est un superbe cailloux quel piqué, magnifique .
Même prix chez Digit Photo