Annoncé en juin 2021, alors même que Nikon nous faisait déjà baver avec son Nikon Z 9, le Nikon Z fc vient compléter la gamme d’hybrides APS-C et le Nikon Z 50 qui se sentait bien seul. Nous aussi d’ailleurs puisque cette gamme manquait de boîtiers, mais surtout d’objectifs.
Justement … le Nikon Z fc est arrivé non pas seul, mais avec une nouvelle focale fixe attirante, un tout petit NIKKOR Z 28 mm f/2.8 SE compatible plein format. C’est cet objectif que j’ai choisi d’utiliser pour ce test du Nikon Z fc, et j’ai bien fait car il y a à dire. Si le test complet du NIKKOR Z DX 16-50 mm vous intéresse, vous pouvez le lire dans le test du Nikon Z 50.
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Test Nikon Z fc : présentation
Une histoire de famille
Rappelez-vous … si vous avez connu les années argentiques et les reflex Nikon avant l’ère de l’autofocus et des monoblocs, vous ne pouvez pas ne pas connaître la série Nikon FE, FG, FM, FM2 et FA (le FM3 viendra plus tard).
De tous, celui a marqué son époque est le FM2. Non pas qu’il soit si différent du FM, c’était une simple évolution, mais parfois il suffit d’un petit quelque chose pour marquer les esprits. Le Nikon FM2 a marqué les esprits.
Sur le strict plan technique le Nikon Z fc est au Z 50 ce que le FM2 était au FM. Une évolution plus aboutie. Il reprend le capteur, l’électronique, l‘autofocus du Z 50 (mais perd le flash intégré). Par contre son look change, le Nikon Z fc adopte les codes de feu le FM2. Cela peut vous paraître futile, mais ça ne l’est pas. Pas dans le coeur du nikoniste que je suis (pourtant les hybrides APS-C Vintage concurrents, je connais …).
En termes de ressenti, croyez-moi ou non mais j’ai éprouvé beaucoup de plaisir à utiliser ce petit Nikon au quotidien pendant deux semaines. Il m’a frustré aussi parfois. Parce que j’ai en tête la référence Z 6II, que je sortais du test du 105 mm macro avec le Z 7II. Alors non, ne cherchez pas à comparer le Nikon Z fc et les Z 5, Z 6 et Z 7, ce n’est pas le même monde. Mais c’est un monde intéressant quand même.
le Nikon Z fc avec l’objectif NIKKOR Z 28 mm f/2.8 SE
Caractéristiques principales
Le Nikon Z fc reprend le capteur CMOS APS-C 20,9 millions de pixels du Z 50. Bien qu’il ne s’agisse pas d’un BSI CMOS rétroéclairé, ce capteur délivre des résultats étonnants pour un APS-C, j’avais déjà pu le constater lors du test du Nikon Z 50.
Le Nikon Z fc ne dispose pas non plus d’un capteur stabilisé comme les plein format. Je sais, « ce n’est pas bien, pourquoi ont-ils fait cette erreur … » mais soyons réalistes, si vous n’arrivez pas à faire une photo nette avec un petit 28 mm ou des zooms DX stabilisés, il faut revoir votre pratique photo. Nikon a en effet eu la bonne idée de stabiliser ses zooms DX dont le récent NIKKOR Z DX 18-140 mm, choisissez un zoom si la stabilisation est votre critère numéro 1.
L’autofocus est celui du Nikon Z 6 auquel Nikon a retiré quelques collimateurs. Rassurez-vous, il en reste 209 couvrant 90 % du cadre. De quoi faire le point dans les coins sans même vous en rendre compte. Ce que j’ai surtout apprécié c’est la rapidité de cet autofocus, qui n’a guère d’effort à faire avec le 28 mm il est vrai, mais s’avère tout aussi réactif avec les zooms (je vous renvoie au test du Z 50 pour en savoir plus).
La sensibilité ISO varie de 100 à 51.200 ISO en standard, extensible à 50 et 204.800 ISO. N’attendez pas des miracles à ces valeurs extrêmes, vous serez par contre surpris des bons résultats même en JPG jusqu’à 12.800 ISO.
Le Nikon Z fc n’est pas en reste en matière de vidéo, même si ce n’est pas le terrain sur lequel on l’attend le plus : Full HD jusqu’en 120 p, 4K/UHD en 30 p sans recadrage, ce qui est rare sur un tel boîtier comme cela avait déjà été mentionné pour le Z 50.
Test Nikon Z fc + NIKKOR Z 28 mm f/2.8 SE : 1/125 ème sec. – f/8 – ISO 100
Le look de l’argentique oui, mais le modernisme de 2021 aussi. Le Nikon Z fc dispose du WiFi, du Bluetooth basse consommation, d’un écran tactile et articulé et d’un viseur OLED de 2,36 millions de points. Notez que l’écran peut se retourner complètement, une protection ultime une fois rangé dans un sac.
Nikon Z fc: écran en position fermé
Nikon Z fc : écran inclinable et orientable
La carte mémoire au format SD se loge à côté de la batterie, dans un emplacement accessible par une trappe au niveau de la semelle. Celle-ci ne peut toutefois plus s’ouvrir une fois le boîtier fixé sur un trépied. Si c’est la recharge batterie qui vous tracasse dans ce cas, pensez à raccorder le boîtier à une alimentation externe via son port USB. Il autorise la recharge boîtier en fonctionnement.
Nikon Z fc : trappe batterie et carte mémoire
Et le flash intégré ? Oubliez, il est réservé au Z 50. Les fans du débouchage des ombres le regretteront tandis que les passionnés de photo de rue s’en moqueront (Bruce Gilden mis à part). Si le flash vous manque, choisissez le Z 50.
Test Nikon Z fc : prise en main
Gabarit et construction
Vous vous dites qu’il fait « plastique » ce petit Nikon Z fc ? Que le bon vieux métal du FM2 est bien loin ? Le Nikon Z fc utilise le même alliage de magnésium pour son châssis que ses grands frères, l’écart est de 100 gr. entre lui et le FM2.
Les 445 gr. du Nikon Z fc sont fort appréciables quand vous le portez toute une journée autour du cou, ce ne sont pas les 160 gr. du NIKKOR Z 28 mm f/2.8 SE qui plombent l’ensemble. Le Nikon Z fc n’a par contre pas de poignée à droite. Elle casserait le look Vintage, toutefois j’apprécie de tenir le boîtier par la poignée avec d’autres modèles, d’autant plus que le Nikon Z fc ne peut pas être équipé d’un repose-pouce en l’absence de pas de vis supérieur.
la face avant du Nikon Z fc, le bouton de fonction et le bouton de retrait de l’objectif
La large monture Z est bien en métal, les molettes supérieures aussi, seule la trappe batterie en plastique doublée alu marque le pas, ce serait facile de corriger sur une prochaine version. J’ai beau être fan, je reconnais que certains APS-C d’autres marques font plus cossu.
Et le NIKKOR Z 28 mm f/2.8 SE ? Cet objectif plein format (oui, ce n’est pas un DX), a plusieurs atouts : compact, léger, très réactif, doté d’une large bague de mise au point. Son look se remarque, je ne compte plus les passants qui ont jeté un œil non dénué d’intérêt sur cet objet qui pendait à mon cou.
La bague de mise au point joue le rôle de bague multifonction lorsque vous quittez le mode de mise au point manuelle. L’écran supérieur du boîtier rappelle l’ouverture en l’absence de bague de diaphragme, mais il vous faudra de bons yeux tant l’affichage est petit.
commandes supérieures et arrières du Nikon Z fc,
molette de correction d’exposition,
petit écran de rappel supérieur de l’ouverture, ici f/8
Ergonomie, commandes et menus
Le Nikon Z fc perd le large écran supérieur des Z 6 et Z 7 (mais pas Z 5) mais gagne des molettes crantées pour le réglage du temps de pose, de la sensibilité ISO et de la correction d’exposition. Nikon a même pensé au bouton de verrouillage de position comme sur ses reflex experts, et au levier de changement de mode P, S, A, M plutôt pratique.
Nikon Z fc : levier de changement de mode P, S, A, M
molette de sensibilité ISO verrouillable
La face arrière reprend les codes Nikon elle-aussi, avec une touche I pour Info qui donne accès aux réglages de prise de vue (menu personnalisable). Si vous connaissez l’ergonomie Nikon vous serez en terrain de connaissance. Je regrette par contre l’absence de joystick pour déplacer la zone de détection AF, devoir baisser le pouce pour utiliser le pad n’est pas aussi pratique.
Les deux molettes de réglage, accessibles de l’index et du pouce droit, sont bienvenues, surtout sur un modèle qui ne se veut pas expert ou pro. Ces molettes sont suffisamment fermes pour ne pas changer de position hors de votre contrôle.
Test Nikon Z fc + NIKKOR Z 28 mm f/2.8 SE : 1/500 ème sec. – f/8 – ISO 800
Ce Nikon Z fc a quelques défauts, c’est vrai, mais il possède une caractéristique que même les Nikon Z 6 et Z 7 n’ont pas à ce point, il est attachant. Léger, peu encombrant, réactif, il est plaisant à utiliser. Nikon a été jusqu’à travailler le bruit du déclencheur, comme si le film venait d’avancer d’un cran. Le plaisir, parfois, ça ne tient qu’à un son.
Le viseur électronique et l’écran tactile
Un viseur, comme un écran, ce n’est jamais assez défini, jamais assez grand, jamais assez rapide, les experts de forums vous le diront. Mais prenez le temps de prendre en main le Nikon Z fc, de regarder son œilleton rond (ça vous rappelle quelque chose ?), de viser, et vous verrez que parfois il faut revoir votre position.
Ce viseur OLED est très agréable, n’en déplaise aux aficionados des viseurs optiques. Sa définition de 2,36 millions n’est pas la meilleure du moment, la concurrence peut faire mieux. Mais la définition ne fait pas tout, le confort d’utilisation est aussi important et à l’usage il fait le boulot, vous permettre de viser, de cadrer, de faire le point, d’ajuster l’exposition en temps réel et de faire des photos. Ne cherchez pas à le comparer à celui des Z 6 et Z 7, comme du Nikon Z 9, ce n’est ni la même gamme ni le même tarif, je me répète.
Test Nikon Z fc + NIKKOR Z 28 mm f/2.8 SE : 1/2.000 ème sec. – f/2.8 – ISO 100
Si vous choisissez le Nikon Z fc pour passer à l’hybride, sachez que cette visée électronique vous offre une couverture à 100 %, quels que soient l’objectif et la focale.
Vous envisagez la macro ? La loupe électronique et la mise au point manuelle assistée par le focus peaking (le dépoli version hybride) vous faciliteront la vie et seront bien plus précis que n’importe quel viseur optique.
Test Nikon Z fc + NIKKOR Z 28 mm f/2.8 SE : 1/125 ème sec. – f/2.8 – ISO 4.500
L’écran arrière utilise une dalle de 3,2 pouces (8 cm) d’une définition de 1.040.000 points. Modeste en 2021, mais à comparer aux 922.000 points du reflex expert Nikon D7500. Les fonctions tactiles de l’écran vous permettent de faire défiler les menus, les réglages, de zoomer dans vos photos comme sur votre smartphone, comme de faire le point du bout du doigt tout en déclenchant.
Face arrière et menus du Nikon Z fc
L’écran du Nikon Z fc se distingue de celui du Z 50, il est monté sur un système de rotule et non une charnière, ce qui lui permet de pivoter pour autoriser la vidéo face caméra, les selfies (chouette !) et le retournement complet pour assurer sa protection pendant le transport.
Nikon a donc corrigé le tir par rapport au Z 50, le Nikon Z fc autorisant le mouvement de l’écran lorsque le boîtier est monté sur trépied. Un bon point.
Test Nikon Z fc + NIKKOR Z 28 mm f/2.8 SE : 1/500 ème sec. – f/8 – ISO 250
L’autonomie
Le Nikon Z fc utilise la même batterie Li-ion EN-EL25 que le Z 50, et vient avec un vrai chargeur mural. Si vous utilisez aussi un Nikon plein format, il vous faudra donc investir dans une batterie complémentaire. L’autonomie dépend fortement de l’usage que vous ferez du boîtier, comptez au minimum 300 à 350 vues, et plus proche de 500 sans jouer trop souvent avec l’écran arrière. C’est d’autant plus simple que tous les contrôles sont accessibles via les molettes et boutons mécaniques.
Une alternative consiste à utiliser une batterie portable pour recharger votre Nikon Z fc via son port USB, c’est le même type de batterie que vous utilisez peut-être déjà pour recharger votre smartphone.
La connectique et la carte mémoire
WiFi (IEEE 802.11b/g/n/a/ac) et Bluetooth 4.2 basse consommation sont de la partie, de même qu’une prise micro, une prise micro HDMI et une prise USB-C.
prises USB-C, HDMI et audio/micro sur le Nikon Z fc
L'emplacement pour carte SD unique se justifie sur un boîtier sans ambition professionnelle, dommage toutefois d’avoir repris le même protocole UHS-I que sur le Z 50. L’UHS-II offre des débits plus élevés qui seraient appréciables en mode rafale à 10 im./sec. comme en vidéo.
Test du Nikon Z fc : autofocus et réactivité
Le Nikon Z fc démarre vite, comptez moins d’une seconde, d’autant plus vite avec le 28 mm fixe puisque vous n’avez pas à déployer le zoom pour qu’il soit en position de travail.
Le module autofocus, quant à lui, assure une mise au point très rapide, même si la lumière manque. Une fois de plus, l’objectif à focale fixe optimise le résultat puisque le mouvement des lentilles n’est pas le même que sur un zoom.
Le Nikon Z fc dispose du même mode « AF Faible luminosité » qui étend la sensibilité de l’autofocus jusqu’à -4,5 IL (-3 IL si cette fonction est désactivée). Ce mode donne la priorité à la réactivité plutôt qu’à la précision. A l’usage, je n’ai jamais eu recours à lui même lors de ma séance de photo de nuit.
Le mode rafale est limité à 11 vps, ce qui s’avère déjà très confortable même en photo d’action. Si vous voulez encore plus, il faudra passer par la case Nikon Z 6II pour disposer de 14 vps. Au-delà est-ce bien raisonnable ?
J’ai utilisé ce boîtier en mode AF-C suivi dynamique plein cadre la plupart du temps, et très sincèrement il ne m’a quasiment jamais trompé. La limite de ce type d’automatisme est connue, c’est le nombre de sujets possibles à distance proche. En photo de rue par exemple il pourra taper derrière ce que vous considérez être votre sujet, dans ce cas mémorisez le point à l’aide du bouton arrière, recadrez et tout ira bien.
Le mode de suivi Eye-AF est étonnant car aussi réactif que sur les plein format, le nombre de points AF limité par rapport aux Z 6 et Z 7 y est probablement pour quelque chose.
Test Nikon Z fc + NIKKOR Z 28 mm f/2.8 SE : 1/500 ème sec. – f/8 – ISO 220
Test Nikon Z fc : qualité d’image
« Comment ? 20,9 Mp seulement ? Pourtant les reflex APS-C Nikon ont 24 MP, pourquoi cette régression ? ». La question m’a été posée, ma réponse est simple : le D500 n’a « que » 20 Mp aussi, tout comme le D7500.
Bien sûr, 4 Mp de mieux favorisent le recadrage en post-traitement si l’horizon penche, ou si un élément indésirable s’est glissé sur le bord de la photo. Mais cela vous handicapera uniquement si (et seulement si) vous faites des grands tirages papier (supérieurs à 60 x 90 cm). Sur écran, vous ne verrez jamais la différence entre 20 et 24 Mp.
Cette réduction volontaire de la définition du capteur, couplée à l’absence de filtre passe-bas, a par contre des avantages :
- des fichiers moins lourds (environ 28 Mo pour un RAW),
- des photosites plus grands (4,22 µm sur le Nikon Z fc contre 3,89 µm sur le Nikon D7200) et donc une meilleure sensibilité en basse lumière,
- une densité égale à celle du Nikon Z 7/Z 7II permettant d’exploiter au mieux le pouvoir résolvant des objectifs NIKKOR Z série S.
Test Nikon Z fc + NIKKOR Z 28 mm f/2.8 SE : 1/500 ème sec. – f/8 – ISO 200
Montée en sensibilité
Je ne vous propose pas de tableau de comparaison de la montée en sensibilité pour le Nikon Z fc. Pour plusieurs raisons :
- ce que vous voyez dans un tel tableau sur une image de la taille d’un timbre poste n’est pas révélateur de ce que vous obtiendrez en pratique,
- chercher à savoir si l’image est un peu moins bonne ou carrément moins bonne à 102.400 ISO qu’à 204.800 ISO n’a pas de sens en photographie, ce sont des sensibilités utiles en reconnaissance de scène mais pas en photo,
- je préfère vous montrer des images faites à des valeurs courantes, et vous allez voir qu’elles sont déjà élevées avec le Nikon Z fc comme elles l’étaient déjà avec le Z 50.
Pour faire court, ne vous posez pas de questions quand la lumière baisse, même en JPG, fixez la limite haute de l’ISO-Auto à 12.800 ISO et faites des photos sans y penser. Au-delà vous devrez accepter une perte visible de qualité. Mais à 12.800 ISO, vous serez surpris du résultat. Si ce n’est pas suffisant, calez le boîtier et ne respirez plus, vous gagnerez 2 à 3 Ev sans difficulté.
Pour rappel, le Z 50 lisse de façon très marquée les images à 25.600 ISO, à 51.200 ISO il faut aimer le grain. Sur le Nikon Z fc, c’est pareil.
Test Nikon Z fc + NIKKOR Z 28 mm f/2.8 SE : 1/125 ème sec. – f/4 – ISO 4.500
Test Nikon Z fc + NIKKOR Z 28 mm f/2.8 SE : 1/125 ème sec. – f/5 – ISO 12.800
Test Nikon Z fc + NIKKOR Z 28 mm f/2.8 SE : 1/125 ème sec. – f/2.8 – ISO 12.800
Obturateur électronique
Le Nikon Z fc a la même limite que le Z 50 en matière d’obturation soit 1/4.000 ème de seconde que vous utilisiez l’obturateur mécanique classique ou l’obturateur électronique silencieux.
En mécanique ce n’est pas critique, ce boîtier n’adresse pas les besoins des photographes de sport. Un obturateur montant au 1/8.000ème revient plus cher à produire et le tarif du boîtier augmente. En électronique c’est plus dommage car ce n’est « que » de l’électronique et la concurrence atteint allègrement le 1/32.000 ème de seconde. Reste à savoir ce que vous allez photographier au 1/32.000ème de seconde …
Dynamique et balance des blancs
Pas de surprise ici, le Nikon Z fc réagit comme le Z 50. Je n’ai rien vu sur mes images test faites en plein contre-jour, ce capteur encaisse vraiment bien.
Si vous photographiez souvent des scènes à fort contraste, privilégiez le RAW et ajustez en post-traitement, les fichiers sont très permissifs.
Test Nikon Z fc + NIKKOR Z 28 mm f/2.8 SE : 1/500 ème sec. – f/8 – ISO 140
Un NIKKOR Z 28 mm f/2,8 SE attirant
« Je ne pense pas qu’il soit nécessaire d’avoir toujours une mise au point nette lorsque vous prenez une photo. Nous ne voyons pas les choses exactement de la même manière, et même si c’est légèrement flou, je pense que cela peut parfois faire partie de l’identité de la photographie. »
Ce n’est pas moi qui le dit mais Tatsuhiko Kuwayama, ingénieur de son état et en charge du développement du design de ce NIKKOR Z 28 mm f/2.8 SE proposé en kit avec le Nikon Z fc.
Il en rajoute même une couche :
« En mettant l’accent sur l’aspect général lorsqu’il est associé au boîtier de l’appareil photo, cet objectif a été créé en examinant les plans originaux NIKKOR de l’époque du FM2. La partie la plus accrocheuse est la bague de contrôle. »
Je vous passe la suite, c’est sur le site Nikon.
J’apprécie la philosophie japonaise, le zen, le design et le côté vintage, mais j’aime aussi les images nettes. Alors vous pensez bien que j’ai porté une attention particulière aux images que me donnait ce petit 28 mm parce que la bague de mise au point c’est bien, mais l’aspect de mes photos aussi.
NIKKOR Z 28 mm f/2.8 SE sur Nikon Z fc
Premier avantage de ce 28 mm, une ouverture maximale fixe, à l’inverse du NIKKOR Z DX 16-50 mm qui ouvre de f/3.5 à f/6.3.
Second avantage, découlant du précédent, l’ouverture maximale supérieure facilite la mise au point en basse lumière.
Troisième avantage, une plus grande facilité à faire le point puisque l’objectif est court, le déplacement des lentilles aussi.
Si avec tout ça mes images ne sont pas nettes, je n’ai plus qu’à écrire à Tatsuhiko Kuwayama …
J’ai bien eu quelques doutes, j’ai bien comparé plusieurs fois avec d’autres capteurs et objectifs NIKKOR Z, j’ai même refait une séance pour m’assurer que ce que je voyais était cohérent. Le résultat est le suivant :
- oui, ce 28 mm donne des images nettes dans toutes les conditions,
- non, il n’est pas aussi piqué (« sharp ») qu’un NIKKOR Z série S,
- oui ça se voit sur une image en crop 100 %,
- non ça ne me gène pas sur mes photos et je peux les tirer sans souci.
J’irais même jusqu’à dire que parfois, un peu moins de piqué ne nuit pas, mais je franchirais alors une limite que certains se feraient une joie de venir critiquer, je ne leur ferai pas ce plaisir.
Dit autrement, si vous cherchez les images les plus piquées du moment, prenez un Z 7II avec des NIKKOR Z série S. Vous y laisserez votre tirelire mais vous aurez la meilleure combinaison chez Nikon.
Test Nikon Z fc + NIKKOR Z 28 mm f/2.8 SE : 1/500 ème sec. – f/2.8 – ISO 1.000
Si par contre votre plaisir à vous c’est de faire des photos qui (vous) plaisent sans passer vos journées à les observer à la loupe alors ce 28 mm va vous ravir. Parce qu’il est vif, précis, très bon même à pleine ouverture, même sur le Nikon Z 6II (j’ai testé) et qu’il a pour lui une sacrée gueule en plus d’être compact et léger. J’oubliais … il ne coûte « que » 340 euros. Tout est relatif mais comparez avec la série S.
Je ne vais pas faire que l’encenser non plus : Monsieur Kuwayama, votre 28 mm est superbe mais une baïonnette en métal, même si elle ne se voit pas une fois montée sur le boîtier, c’est autrement plus durable que le polycarbonate. Allez, un petit effort sur la série 2 ??
Test du Nikon Z fc : à qui s’adresse ce boîtier ?
Deux semaines après avoir fait connaissance avec le Nikon Z fc et le 28 mm, voici ce que je peux en dire. Attention, mon avis changerait avec le zoom NIKKOR Z DX 16-50 mm qui est en retrait par rapport au 28 mm.
Le Nikon Z fc peut vous intéresser si :
- vous souhaitez approcher le monde de l’hybride sans dépenser une fortune,
- vous cherchez un ensemble qui vous rappelle vos jeunes années de nikoniste,
- vous voulez un appareil photo efficace mais léger et compact,
- vous recherchez un hybride APS-C pour le reportage et la photo de rue,
- vous voulez un Nikon parce que … c’est Nikon,
- vous cherchez un appareil à glisser sous la veste pour l’avoir toujours avec vous,
- vous ne voulez pas passer des mois à comprendre le fonctionnement d’un boîtier et de son autofocus.
Le Nikon Z fc va moins vous intéresser si :
- vous voulez les meilleures optiques du moment en APS-C tous constructeurs confondus,
- vous êtes vidéaste exclusivement,
- vous avez de grandes mains et appréciez les boîtiers à poignée que vous tenez plus fermement.
Les photos de ce test sont disponibles en version haute définition sur le compte Flickr Nikon Passion :
Test Nikon Z fc : ma conclusion
Nikon complète sa gamme APS-C. L’arrivée récente des NIKKOR Z DX 18-140 mm, NIKKOR Z 40 mm et 28 mm, du NIKKOR Z MC 50 mm macro sont des signaux positifs. L’offre est encore loin d’être pléthorique en matière d’objectifs, il manque un APS-C expert équivalent au Nikon D500, mais il y a de la vie.
La situation sanitaire et économique de ces deux dernières années a sans nul doute contrarié les plans, un peu plus chez Nikon que chez d’autres, et un retard se fait sentir (et il fallait gérer l’arrivée du Nikon Z 9). Toutefois le Nikon Z fc vient apporter une touche de fraîcheur dans ce que certains pensent être un marasme sans fin.
Ce boîtier a une bonne bouille, il est plaisant à utiliser, fait ce qu’on lui demande sans poser de vrai problème si vous l’utilisez pour ce qu’il sait faire : des photos, au quotidien, partout, tout le temps, en toute discrétion.
Il y a toujours mieux ailleurs, toutefois dans le segment des 1.000 euros boîtier nu, l’offre est plus réduite et le Nikon Z fc n’a pas à rougir.
Nikon lui a donné des composants à la hauteur, tel le capteur qui s’avère être un des meilleurs APS-C du marché, l’autofocus très réactif et précis, le viseur OLED, l’écran tactile et articulé. Des bons points gagnés sur certains concurrents, et même sur la gamme reflex Nikon APS-C qui n’a plus grand chose à proposer pour faire mieux (avant de disparaitre corps et biens).
J’ai soulevé des manques : un emplacement carte mémoire en retrait face à la concurrence, une fabrication qui pourrait être plus cossue encore, un flash intégré qui disparait, l’obligation d’utiliser une bague FTZ bien imposante sur un petit APS-C si vous souhaitez dépoussiérer vos optiques AI et AI-S. L’absence de stabilisation capteur, aussi.
Test Nikon Z fc + NIKKOR Z 28 mm f/2.8 SE : 1/500 ème sec. – f/8 – ISO 125
Ceci dit, le Nikon Z fc vient prendre une place de choix dans le coeur des nikonistes passionnés, son apparence y est pour beaucoup, et comme ses performances ne le forcent pas à rougir, il a de quoi faire un joli parcours dans une gamme qui devrait continuer à se développer.
Et en kit, on fait quoi ? 16-50 mm ou 28 mm ?
Pour un usage généraliste, choisissez le zoom 16-50 mm, et si votre budget le permet, optez plutôt pour le récent 18-140 mm. C’est moins vintage mais plus polyvalent.
Pour la photo de rue et le reportage, craquez pour le 28 mm. Complétez-le du NIKKOR Z 40 mm f/2 pour le portrait (de rue ou non). Vous aurez un ensemble léger, compact et très capable.
En savoir plus sur le Nikon Z fc sur le site Nikon
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Jean christophe je parlais du Nikon fc par f ,c est celui ci qu tu tests au dessus ,en deuxième boitier je pense alors pas d autofocus plus performant mais juste APS et plus léger ,le Z30 sans viseur ne me convient pas ,MERCI BONNE SOIREE
Désolé, au temps pour moi. Le Z fc est plus compact oui.
Bonjour Jean Christophe , toujours à la recherche d un deuxième boîtier léger , j ai le Nikon Z6Ii que j adore avec 24/70 et 70/200 2, 8 . Je regardai le Nikon Z30 mais pas dd viseur je prendrais bien celui ci avec le 28 , qu en penses tu et pourrais je mettre ces deux objectifs Z dessus ? Merci beaucoup
Si tu as déjà un Z 6II, le Z f sera plus performant en autofocus mais pour le poids, pas de différence. Les NIKKOR Z se montent bien évidemment sur le Z f.
J’ai un Nikon Z9 et pourtant j’ai acheté un Zfc et c’est celui que j’utilise le plus souvent, tout comme j’avais acheté un f80 alors que j’ai un F5. Chaque appareil a son usage.
Bonjour. Je relis ce texte d il y a 2 ans… et je me dis que nikon a quasiment corrigé tous les défauts avec son zF…. En doublant le prix quand même. Seul correction a faire : mettre des bagues en métal sur ces petits objectifs 28 et 40 :).
Bonjour Jean-Christophe et merci pour ce test très complet ! Pour ma part, Nikoniste depuis 1986 ; ce qui ne m’empêche pas en parallèle de posséder un Canon EOS1 DS MK III, 7D et 70D (dont la carte mère m’a lâchée lors d’une tempête de neige en Auvergne après seulement 7000 déclenchements grrr !) et des objectifs Canon 16/35mm 2.8 II et 70-200mm 2.8 I) j’ai craqué après un an de résistance, pour la version noire en promo de lancement Nikon Z fc – 100 € + 28mm 2.8 SE – 50 € en début d’année 2023 sur le site Nikon.fr
Pleinement satisfait depuis avec l’achat de le poignée Nikon GR1 pour un meilleur grip du boitier et un look parfaitement coordonné (et une solidité de la poignée tout métal). Au final un passage en douceur vers l’hybride… Ce qui ne m’empêche pas de conserver (ad vitam aeternam) mon Nikon Df et mes objectifs Nikkor AF-S 200-500mm D ED et AF-S 50mm G qui sont compatible 100% avec la bague d’adaptation FTZ II aussitôt achetée. Seul mon vieux AI-S 180mm 2.8 ne transmet pas la MAP automatique.
Bonjour,
après beaucoup d’hésitation j’ai fini par craquer pour c emodèle (excellente promo avec le 28mm/f2,8 dans un des plus vieux magasins d’appareils photos de Bordeaux)
j’avais besoin d’un second boitier plus léger que mon D850 avec une focale « un peu » grand angle » pour découvrir New York. (bon je suis parti finalement avec un D850 et un D300 en plus …).
Compact léger, effet vintage, discret, au total pas déçu du tout, au contraire !!
belle qualité d’images et de piqué !
le choix a aussi été dicté pour faire un premier pas dans le monde hybride, à moindre frais.
J’ai lu ici ou là des modèles au même cout et de meilleure qualité, mais en tant que nikoniste, pouvoir utiliser mes focales monture F avec l’adaptateur était un plus à mes yeux, pour bien évaluer ce monde hybride. Ce qui me permettra de modifier lentement mon parc matériel à l’avenir si j’en ai l’envie (ou la contrainte…), simple amateur que je suis.
merci des conseils toujours réfléchis et argumentés.
hubert
Bonjour,
Je me posais la question de commencer en ML avec ce boitier. Malheureusement Nikon n’est pas allé au bout de sa philosophie en tant qu’utilisation. En effet ce boitier se heurte à la concurrence de Fuji qui est nettement au dessus en terme de qualité du capteur. Un autre grand regret, les objectifs qui n’ont plus de bague de diaphragme, pourtant si pratique pour utiliser l’hyperfocale en reportage. Ce que Fuji propose. Je passe donc mon tour et lorgne du coté de Fuji.
Bonjour,
J’ai apprécié ce test extrêmement complet, détaillé pour et contre. J’ai déjà beaucoup de matériel Fuji, Canon plus onéreux, mais votre test m’a donné envie d’acquérir ce petit Nikon Zfc ( j’ai encore un FM argentique inutilisé) et un Rolleiflex. Bravo et merci
Merci pour cet essai complet. J’avoue que ce look rétro me touche et que le 28mm me conviendrait tout à fait. Noël approche, pourquoi pas une petite folie ?
Une bien belle combinaison « vintage et 2021″ pour un porte monnaie » joyeux » et un défoulement sur la pratique au complet et surtout sans chercher la petite bête. Faire des reportages-plaisir aussi sans limite puisqu’il tient dans la poche ou autour du coup. Merci Jean-Christophe pour cette présentation « juste et sentimentale à la fois »
Excellent compte rendu.
Vous êtes tout de même sacrément indulgent .. .. A chaque manque ou défaut, vous minimisez ; mais en synthèse, ça fait tout de même beaucoup de critiques refoulées… :
définition du viseur, définition de l’écran, indication du diaphragme illisible, 20 méga seulement, objectif au piqué relatif, baïonnette non métallique pour l’objectif.
Bon, il a une bonne bouille et il n’est pas cher.
Tout ça ne limite pas ma pratique photo et répond à mes besoins, pourquoi je le massacrerais ?