Le piqué de vos photos est un critère essentiel pour vous ? Si la réponse est oui, sachez que vous n’êtes pas seul(e). Je reçois souvent des messages de lecteurs qui me font part de leur problème de piqué, quelle que soit la configuration de leur équipement photo.
Dans cet article je reviens sur la notion de piqué en photo, et vous partage la réponse que j’ai faite à ce lecteur qui se plaignait de son reflex Nikon équipé d’un long téléobjectif.
Le piqué de vos photos, c’est quoi ?
Le piqué d’une photo désigne la netteté ou la clarté des détails dans une image, c’est un indicateur de la capacité de l’objectif et du capteur de l’appareil photo à reproduire finement les détails.
Le terme « piqué » est très utilisé en photographie pour évaluer la qualité d’une photo en termes de résolution et de contraste, surtout aux contours des zones de l’image.
Dire « ça pique ! » est souvent perçu par les techniciens de la photographie comme signe d’une photo de qualité, où chaque détail est clairement visible sans être flou ni indistinct. Pour autant, ce n’est pas parce qu’une photo montre un bon piqué qu’elle est forcément de qualité, mais c’est un autre débat.
Sur le plan optique, le piqué est affecté par plusieurs facteurs
Un objectif bien conçu avec des verres de haute qualité minimise les aberrations optiques, la dispersion chromatique et la distorsion. Ces aberrations peuvent réduire la netteté des photos en créant des franges colorées ou en distordant des lignes droites qui se retrouvent courbées.
La conception de l’objectif influence également le trajet de la lumière vers le capteur. Une bonne formule optique assure une meilleure netteté sur toute l’image, favorisant la sensation de piqué.
Enfin l’ouverture utilisée joue un rôle essentiel, aux ouvertures moyennes comme f/8 ou f/11 le piqué est souvent à son maximum , les effets de la diffraction à leur minimum, ce qui améliore la qualité technique des photos.
Le problème du manque piqué
J’en reviens à la question de mon lecteur. Pratiquant la photo animalière, il utilise un reflex Nikon D7500 APS-C avec un zoom téléobjectif Sigma 150-600 mm f/5-6.3 DG OS HSM. Il ne m’a toutefois pas spécifié s’il s’agit de la version Contemporary ou de la version Sports, ce qui peut faire une différence comme nous allons le voir.
Les Sigma 150-600 mm f/5-6.3 DG OS HSM Contemporary et Sports
Cette combinaison lui convient, mais lorsque son sujet est éloigné ou se détache d’un fond clair, il me dit que le piqué laisse à désirer. Cela vous parle ? Si vous êtes amateur de longues focales, vous avez peut-être fait le même constat.
Une longue focale, telle que le 600 mm (qui cadre comme un 900 mm en équivalent plein format sur un APS-C), demande une mise au point extrêmement précise. A cette focale la profondeur de champ est minime. Faites le point à une distance de 20 m en ouvrant à f/8 à 600 mm, la profondeur de champ est de 34 cm, c’est peu. Le moindre bougé du photographe ou du sujet peut transformer une photo nette en image floue.
Mon lecteur me dit de plus qu’il a l’habitude de photographier à pleine ouverture, ce qui, dans son cas, signifie f/5.6. Il est tentant d’utiliser la plus grande ouverture possible pour faire entrer un maximum de lumière, cela vous évite de monter en ISO ou d’augmenter le temps de pose. Mais ce n’est pas idéal pour obtenir le meilleur piqué. Les objectifs sont rarement à leur plein potentiel à leur ouverture maximale. C’est le cas du Sigma 150-600 mm, surtout dans sa version Contemporary, moins excellente que la version Sports. La profondeur de champ dans les mêmes conditions, mais à f/5.6, est réduite à 24 cm. C’est très peu.
Lire aussi : comment choisir un téléobjectif, le dossier
Je ne connais pas le temps de pose utilisé par mon lecteur, mais en dessous du 1/1 500 ème de seconde avec un 600 mm, il prend des risques. En photo animalière, il n’est pas rare que la lumière naturelle soit plus faible qu’on ne le pense, il n’y a pas de honte à monter en ISO pour maintenir un temps de pose court. Les boîtiers récents gèrent bien les ISO élevés, ils grimpent jusqu’à 12 800 ISO sans souci quitte à réduire le bruit numérique à l’aide d’un logiciel dédié comme Lightroom Classic ou DxO PureRAW.
le reflex Nikon D7500
Le boîtier maintenant. L’autofocus du Nikon D7500, avec ses 51 points AF, fonctionne bien en détection de phase, mais n’est pas aussi performant que l’autofocus des Nikon D500 ou D850 avec leurs 153 points AF. Les autofocus hybrides des Nikon Z combinent quant à eux détection de phase et de contraste et offrent une mise au point plus rapide et précise, surtout en faible luminosité.
Améliorer le piqué d’image, en conclusion
La situation de mon lecteur n’est pas catastrophique. Avec une approche méthodique, il peut améliorer ses résultats. C’est l’accumulation de plusieurs facteurs qui conduit à ce piqué décevant. En pratique, sans changer de matériel, il peut adapter chaque élément séparément, du choix de l’ouverture au temps de pose, en passant par l’ISO et la mise au point. Il lui restera encore la possibilité d’augmenter la netteté perçue en accentuant ses images en post-traitement, après avoir réduit le bruit numérique au besoin.
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Bonjour,
je suis tombé sur un article intéressant d’un photographe animalier qui peut compléter le votre.
Tout simplement mieux utiliser son pare-soleil :
Eviter les différences de températures entre l’air environnant et l’air coincé dans le pare-soleil (été : chaud dehors, clim dans la voiture ou l’hiver : froid dehors, chaud dedans) ;
Attention au vent qui peut s’engouffrer dans le pare-soleil et provoquer des turbulences.
Pour les gros téléobjectifs je comprends, pour les objectifs de tailles habituelles je pense qu’on est tranquille.
Bonne journée.