Valérie Jardin est photographe, elle alterne entre la France, son pays d’origine, et les Etats-Unis, son pays d’adoption. Après un parcours en photographie qui l’a amenée à réaliser des travaux de commande, Valérie a fait le choix depuis plusieurs années de se consacrer à la photographie de rue.
Elle a développé une démarche, elle pratique chaque jour et organise des workshops en Europe comme aux Etats-Unis pour partager sa passion. Avant de suivre, pourquoi pas, un de ses workshops, je vous invite à découvrir son livre sur la photographie de rue.
Photographie de rue, Valérie Jardin : présentation
Je connais le travail de Valérie depuis plusieurs années, j’écoute son podcast Hit the streets, je vous ai d’ailleurs proposé une chronique de son livre sorti en version anglaise sous le titre Street Photography – Creative vision behind the lens.
Nous en avions parlé à l’époque, Valérie étant française, je l’avais incitée à proposer une version française de cet ouvrage que j’avais fort apprécié.
Le monde de l’édition étant ce qu’il est, cela a pris du temps mais la version française est enfin arrivée, dans la collection Focus chez First Edition (qui propose aussi L’essence de la photographie ou L’art de poser). Inutile de vous dire que j’ai été très heureux de recevoir mon exemplaire, car plus qu’un énième guide sur la photo de rue, ce livre est un habile condensé de ce qu’il faut savoir et retenir pour pratiquer la photo de rue.
De plus, ce qui ne gâte rien, il est illustré de nombreuses photos de Valérie, ses balades photographiques (page 79 et suivantes) sont autant de démonstrations par l’exemple qui viennent appuyer ses propos.
Vous pouvez utiliser ce livre de deux façons différentes.
Vous voulez pratiquer la photo de rue mais n’avez pas encore osé
Je vous conseille de parcourir le livre chapitres après chapitres, tout est conçu pour vous apporter les notions indispensables, dans le bon ordre.
Vous allez commencer par découvrir ce qu’est la photographie de rue, pourquoi une photo faite dans la rue n’est pas forcément « une photo de rue » et quels sont les critères indispensables à prendre en compte pour vous revendiquer « photographe de rue ».
Les réponses aux questions pratiques ouvrent le chapitre 2 dès la page 7, parmi lesquelles :
- la photo de rue est-elle légale, faut-il demander la permission ?
- est-ce éthique ?
- quel matériel utiliser ?
Vous découvrirez quelques conseils pour choisir votre matériel photo, même si pour suivre Valérie, je sais qu’elle attache plus d’importance à ses chaussures qu’à son appareil photo (joke, mais ce n’est pas idiot, un photographe de rue marche beaucoup, avoir mal aux pieds n’est pas une option).
Vous allez ainsi progresser dans votre découverte de cette pratique, dans la connaissance des photographes les plus connus, comme d’autres à découvrir.
Vous apprendrez à régler votre boîtier sans ne plus y penser, voire à le pré-régler, pour vous concentrer sur les autres, vos sujets. Le regard fait bien plus que la technique en photo de rue, utilisez le matériel que vous avez et lancez-vous. Il sera toujours temps plus tard d’adapter votre équipement à vos besoins et vos envies, avec un mot d’ordre partagé par tous les photographes de rue dont Valérie Jardin : plus c’est léger et discret, mieux c’est !
Vous pratiquez déjà la photo de rue
Comme moi, vous n’avez jamais fini d’apprendre. Vous pouvez alors consulter un chapitre en particulier, passer de l’un à l’autre, piocher parmi les nombreux conseils celui qui vous permettra de progresser.
Un exemple concret : en parcourant ce livre la toute première fois, dans sa version anglaise, j’ai réalisé pourquoi les jambes de mes sujets n’avaient que rarement la bonne position sur mes photos. Je ne portais pas attention au déplacement.
Valérie m’a ouvert les yeux : il suffit de repérer votre sujet lorsqu’il marche, de regarder quand ses jambes sont dans la position qui vous intéresse, puis de compter « 1-2-clic » et de toujours déclencher sur le « clic ». Tout bête non ? Vous êtes peut-être même en train de vous dire « oui, c’est tout ? ». Et pourtant c’est ce qui fait la différence. Depuis que j’applique cette règle, mes sujets ont une autre allure sur mes photos. Filez page 39, vous aurez l’explication originale.
Je ne dis pas que mes photos sont toutes devenues géniales grâce à ce livre, mais j’ai moins de déchets, et plus de « keepers » pour reprendre l’expression consacrée (les photos que vous gardez).
Des exemples comme celui-ci, il y en a des dizaines dans ce livre. Tous aussi pertinents, compréhensibles par tout le monde, quel que soit votre niveau.
Les balades photographiques
Je vous l’ai dit en introduction, ce livre est illustré des photos de la photographe. Plus que de simples illustrations, les balades photographiques sont réalisées chacune dans une ville différente : Paris, Rome, New-York, …. Ces balades sont d’autant plus importantes que Valérie Jardin vous explique, pour chaque photo, quelle a été son approche, depuis le premier regard jusqu’à l’image finale.
Imaginez un livre de photographie avec les commentaires de l’auteur sur chaque photo, sa réalisation. Vous en tirerez bien plus qu’une liste de recettes prêtes à l'emploi, ou de réglages à coller dans votre boîtier sans savoir pourquoi.
Cette seconde partie représente plus des deux-tiers du livre et c’est tant mieux. En photo de rue, plus qu’en studio ou en photo de mode, la technique importe mais la démarche l'emporte. Imaginez :
- pourquoi vous allez dans un lieu plutôt qu’un autre ? (tous ne se prêtent pas à la photo de rue)
- quel regard vous portez sur quoi ?
- que devez-vous chercher ?
- comment anticiper ?
- quand déclencher ?
- quelle histoire voulez-vous raconter ?
Si vous n’avez ni conscience qu’il faut vous poser ces questions, ni la réponse à chacune, la lecture de cette seconde partie va vous apporter beaucoup. Sans occulter la première partie pour autant, je dirais même que ces balades photographiques pourraient faire l’objet d’un livre à elles-seules.
Mon avis sur « Photographie de rue » par Valérie Jardin
J’ai déjà chroniqué plusieurs livres sur la photo de rue. Des guides pratiques (comme « Toute la photo de rue en 101 fiches« ), des livres de photographies (comme Miguel Rio Branco), tous ont un intérêt.
Le livre de Valérie Jardin occupe une place à part.
La première partie est un guide qui vous ouvre les portes de cette pratique. la formatrice vous explique les origines de la photo de rue, en fixe les limites pour que vous sachiez à quoi vous attendre.
La seconde partie est un livre de photographies. La photographe vous montre des images, les commente, en explique la réalisation.
Ces deux parties qui pourraient être séparées constituent pourtant un tout au final. Un ensemble didactique, basé sur le texte pour les explications, et les images pour l’inspiration.
Si je ne devais garder qu’un livre sur le sujet, ce serait probablement celui-ci, ce qui n’enlève rien aux autres, mais j’y ai trouvé l’esprit de la photographe (une notion chère à Michael Freeman) qui sait traduire en mots et en images ce qu’elle vit au quotidien.
Vous pouvez retrouver Valérie Jardin sur son site personnel.
Vous pouvez suivre son quotidien sur Instagram.
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