La fin de l’année a été riche en annonces chez les éditeurs de logiciels photos. Toutes ont en commun d’avoir été plus ou moins discrètement taguées « Intelligence Artificielle », à mi-chemin entre l’univers dystopique de la série Black Mirror et la promesse de nous libérer du temps pour plus de créativité.
Intelligence Artificielle et traitement de l’image en photographie, qu’en est-il vraiment, menons l’enquête.
Le livre de Jacques Croizer via Amazon
Le livre de Jacques Croizer via la FNAC
Cet article vous est proposé par Jacques Croizer. Déjà à l’origine de plusieurs articles sur Nikon Passion dont un sur l’IA pour les photographes, Jacques Croizer est surtout l’auteur d’un guide qui simplifie la technique photo au profit du plaisir de photographier, « Tous photographes, 58 leçons pour réussir vos photos« .
Intelligence artificielle et traitement de l’image (IA)
En poussant un peu loin le bouchon (de l’objectif), nous pourrions dire que le rêve de Leibniz est l’acte fondateur de l’intelligence artificielle : toute idée complexe peut être décomposée en idées plus simples, jusqu’à aboutir à une combinaison d’idées axiomatiques. (De Arte combinatoria – Leibniz 1666).
C’est plus sérieusement dans les années 50 qu’émerge l’idée qu’une machine puisse être capable de réaliser une tâche relevant jusqu’ici de l’intelligence humaine, par exemple tenir une conversation (test de Turing). Mais le chemin est long du projet à la chose.
Si une intelligence artificielle sait traduire d’une manière plus ou moins compréhensible la plupart des écrits de l’humanité, elle est encore très loin de pouvoir les résumer correctement, sans parler d’y ajouter la moindre page. L’intelligence humaine reste le carburant dont elle ne peut se passer. C’est sans doute pourquoi certains experts préfèrent parler d’intelligence augmentée que d’intelligence artificielle, remettant ainsi l’humain au cœur du processus de création.
Intelligence artificielle et création d’image
Qu’en est-il de l’image ? Un logiciel peut très facilement produire en quelques clics une illustration abstraite, mais imaginez-vous votre ordinateur capable de dessiner, ex nihilo, ne serait-ce que l’ébauche d’un portrait ?
Vraisemblablement oui, à en croire celui présenté à droite dans l’illustration ci-dessous… mais à vrai dire, ce visage n’est pas sorti de nulle part : le collectif Obvious, à l’origine de ce travail, a entraîné un algorithme à peindre, en utilisant pour base de connaissances une collection de portraits classiques, réalisés entre le XIVème et le XIXème siècle.
Edmond De Belamy (C) Obvious Art
L’algorithme se compose de deux réseaux de neurones artificiels : un générateur (le peintre) et un discriminateur (le critique d’art).
A mesure qu’il s’entraine, le générateur crée des images de plus en plus réalistes. Le discriminateur sélectionne parmi les œuvres ainsi produites celles qu’on ne saurait attribuer ni à un humain, ni à une machine. Dans cette présélection, les auteurs du logiciel (de vrais humains !) ont finalement choisi onze tableaux, constituant la généalogie imaginaire de la famille Bellamy.
La technologie (DCGAN) à la base de cet exploit est l’un des développements les plus récents de ce qu’il est convenu d’appeler « l’apprentissage profond » ou « deep learning » (à la base de la réduction de bruit DeepPRIME de DxO Photolab 4, voir plus bas).
Dans la phase d’apprentissage, le générateur est présumé pouvoir extraire de l’ensemble des œuvres qu’on lui a données à digérer une grammaire suffisante pour qu’il puisse à son tour créer de manière autonome de nouvelles toiles.
Le photographe passionné que vous êtes s’étonnera sans doute que cette grammaire ait pu si délibérément ignorer les règles basiques de composition : le personnage est placé très haut dans le cadre ! Peut-être est-ce lié au fait que les réseaux de neurones convolutifs du générateur analysent l’image en la découpant en fragments qui se chevauchent, donc sans jamais en avoir une vision globale ?
On préfèrera retenir que l’algorithme aurait pu tout aussi bien dessiner un mouton, une chaise ou une locomotive, ou tout simplement n’imprimer qu’une grosse tache multicolore. Il a pourtant bel et bien réalisé le portrait d’une personne qui n’existe pas ! C’est là l’exceptionnelle performance du procédé.
Pour la petite histoire, sachez que cette œuvre a été adjugée pour la modique somme de 432.500 $ ! Une question en passant : qui est l’auteur du tableau ? Le collectif qui a créé l’algorithme ou l’algorithme lui-même ? Ce dernier est-il seulement capable d’intention ?
IA et développement du fichier RAW
Exceptée la précédente expérimentation, la création d’image reste encore l’apanage des peintres et photographes. Les premiers interprètent à leur guise la réalité, tandis que les seconds, du moins dans leur rôle de témoin de notre temps, essaient de la retranscrire aussi fidèlement que possible.
Nos boîtiers ne fournissent malheureusement souvent que des images imparfaites. L’étape de développement du fichier RAW, à l’aide d’un logiciel spécialisé, est incontournable à qui veut magnifier sa production.
Bien qu’utilisant au maximum les Picture control (chez Nikon) à la prise de vue afin d’optimiser le développement de leurs fichiers RAW, beaucoup de photographes trouvent encore cette phase de travail trop chronophage. Où est le temps où ils se contentaient de prendre la photo, le tireur se chargeant ensuite de la retranscrire au mieux sur le papier ?
Si au moins leur logiciel de développement préféré était capable de restituer en un seul clic la réalité, libre à eux de tirer ensuite sur les curseurs pour aboutir à une version plus personnelle. Les photographes ne demandent pas à l’IA de créer une image, mais seulement de l’améliorer … automatiquement ! Facile ?
L’apprentissage profond (deep learning) sait se rendre utile sur des créneaux bien délimités : le service de généalogie myheritage propose par exemple un utilitaire de colorisation automatique de vos anciennes photos. D’après les indications du site « le modèle a été formé à l’aide de millions de vraies photos et a développé une compréhension de notre monde et de ses couleurs ». Le résultat, proche des cartes postales aux couleurs fanées de l’ancien temps, est impressionnant.
La piste est prometteuse, mais pour développer n’importe quel fichier RAW, une telle intelligence devrait au préalable être entraînée sur une très grande variété d’images parfaitement traitées, en se référant à une réalité qui n’est tout simplement pas mesurable. En l’absence de données d’apprentissage, il est clair que le deep learning ne nous sera d’aucun secours.
Les logiciels de post traitement utilisent donc des techniques d’intelligence artificielle qui ont fait leurs preuves depuis bien des années : comparez les résultats des corrections automatiques (tonalité, contraste et couleur) de la version actuelle de Photoshop CC avec ceux d’une version vieille de 10 ans : les différences sont marginales.
Ces traitements sont basés sur les statistiques élémentaires de l’image, en particulier sur les histogrammes de ses différentes couches. Les améliorations apportées à la plage tonale de l’image se font sans aucune contextualisation. C’est sans doute parce que le jeu n’en vaut plus la chandelle : les résultats obtenus sont suffisamment convaincants, en témoigne l’avant/après présenté ci-dessous.
Yéyette (f/5.6 à 1/250 s) photo (C) Philou
Mission accomplie aurions-nous tendance à penser… seulement voilà, la justesse de la correction dépend beaucoup des spécificités de la photo d’origine. En particulier, le traitement automatique des couleurs relève encore trop aujourd’hui de la loterie, lorsque la prise de vue s’éloigne un peu des standards.
Quoiqu’il en soit, il n’y a pas de quoi fouetter un chat, comme le disait Yéyette, ni bien sûr de quoi faire apparaitre si soudainement le tag « intelligence artificielle » dans les arguments de vente de ces logiciels. Alors ?
IA et post traitement spécifique
Nous avons vu que les réseaux de neurones convolutifs ont encore un peu de mal à générer une image complexe. Ils sont par contre passés maîtres dans l’art de les classer.
L’exemple du Challenge ILSVRC est parlant. Les logiciels participants au challenge sont entraînés en mode supervisé sur une base d’apprentissage de 1.200.000 illustrations labellisées : parmi 1.000 références possibles, on indique pour chaque image le sujet qu’elle contient, avion, voiture, personne, etc. Les logiciels doivent ensuite reconnaitre ces objets dans 50.000 images qu’ils n’ont jamais vues auparavant.
En 2010, le taux d’erreur était de 28 % : une image sur 4 était mal reconnue. Les progrès du deep learning ont été si rapides qu’en 2015, le taux d’erreur de l’algorithme avait chuté en dessous de celui obtenu par des humains (< 5%). Relativisons toutefois la performance : nous sommes capables de reconnaitre bien plus que 1.000 catégories d’objets !
Une fois encore, il suffit de réduire le périmètre d’apprentissage à un contexte particulier pour obtenir des performances pour le moins bluffantes. L’application Plantnet est ainsi capable de reconnaitre une plante parmi près de 30.000 espèces, après que vous l’ayez simplement photographiée avec votre smartphone. Qui dit mieux ?
Cyclamen (f/3.5 à 1/320 s – 105 mm Nikon) photo (C) J. Croizer
Luminar AI (Artificial Intelligence) s’auto décrit comme étant « le premier logiciel de retouche photo entièrement optimisé par intelligence artificielle ». Il utilise cette faculté de classification automatique pour proposer des traitements adaptés à chaque sujet.
Par exemple, le logiciel identifie automatiquement la photo ci-dessous comme étant celle d’un paysage. A partir de son fichier RAW un peu tristounet, il suggère plusieurs développements. Le module « correction rapide » délivre une image très réaliste. Le module « coucher de soleil » éclaircit l’image et en renforce les teintes chaudes. Le module « chutes de neige » fait ressortir la texture de la neige et la blanchit.
Jura (f/5.6 à 1/40 s) photo (C) J. Croizer
de gauche à droite et de haut en bas :
photo originale – correction rapide – coucher de soleil – chutes de neige
Ces modules agissent comme des modèles (effets prédéfinis) spécialisés. Certains donnent parfois des résultats un peu ésotériques, mais l’utilitaire d’édition permet de revenir finement sur les réglages en agissant sur les curseurs habituels (température de couleur, exposition, contraste, …) ou en jouant sur des notions plus contextuelles (brume, heure dorée, …). Lorsque le logiciel détecte que la photo est un portrait, il modifie ses propositions : Fashionista, Sublime, Rembrand… les styles prédéfinis (aux noms français parfois folkloriques…) ne manquent pas.
Plus intéressant, le module FaceAI détecte automatiquement le visage, en isole les yeux, les dents, les lèvres, la peau, et propose pour chaque partie des traitements adaptés. C’est sur ces aspects que le logiciel fera gagner le plus de temps, puisqu’il évite d’avoir à faire de fastidieuses sélections de zones. Notons qu’une fois classée l’image ou isolés certains de ces éléments, on retrouve dans l’utilitaire d’édition les techniques implémentées depuis déjà longtemps dans ce type de logiciel, ce qui n’enlève rien à ses qualités.
Pour aller plus loin dans l’analyse, il faudrait connaitre plus précisément les algorithmes de machine learning utilisés. Les éditeurs en gardent jalousement les secrets en ne communiquant que sur les résultats… et c’est bien naturel ! La mécanique mise en œuvre par l’étonnant outil « remplissage d’après le contenu » de Photoshop CC risque d’attiser longtemps la curiosité des développeurs.
Un bruit qui court
L’intelligence artificielle était donc finalement déjà présente depuis longtemps dans nos logiciels de post traitement, mais elle ne disait pas son nom. Ses derniers développements ont permis de proposer de nouvelles fonctionnalités spectaculaires, sans pour autant vraiment optimiser le temps de traitement des fichiers RAW. La quête de l’outil idéal risque d’être encore longue, mais ne boudons pas notre plaisir : si l’assistance à la conduite n’est pas la conduite autonome, elle procure néanmoins un confort d’utilisation très appréciable. A nous de débusquer dans toutes ses innovations celles qui nous seront vraiment utiles.
Prenons l’exemple d’un photographe qui travaillerait beaucoup avec des sensibilités élevées. Il ne pourra qu’être séduit par la dernière version du logiciel DxO Photolab 4. Depuis 2003, cette société teste des boitiers en photographiant dans son laboratoire des mires calibrées. Ces clichés, réalisés pas à pas sur toute la gamme de sensibilités du boitier, ont été conservés depuis l’origine, constituant un remarquable corpus d’apprentissage. Il a été mis à profit pour entrainer un module capable de réaliser simultanément le dématriçage et le débruitage des fichiers RAW pris en charge.
Les étonnantes capacités des réseaux de neurones convolutifs ont permis d’atteindre des résultats exceptionnels. Rappelons toutefois que ces puissants outils n’ont rien de la baguette magique d’Harry Potter. Mal entraînés, ils peuvent rapidement faire fausse route. L’erreur la plus fréquente est le surapprentissage : l’algorithme fonctionne parfaitement sur les images qui lui ont permis d’apprendre (c’est la moindre des choses !) mais il disjoncte dès qu’on lui présente une nouvelle image.
S’il est vrai que le fonctionnement des réseaux de neurones est comparable à celui de notre cerveau, il ne faut y voir qu’une mécanique en attente de l’artiste qui saura en agencer les couches et en régler les hyperparamètres, sous peine d’obtenir des résultats très aléatoires. Coup de chapeau donc aux analystes de données qui ont travaillé sur Photolab 4 pour nous proposer un résultat aussi abouti.
Plus que des mots, un exemple d’utilisation de la technologie DeepPrime de Photolab 4 devrait vous convaincre de ses capacités. La photo ci-dessous a été prise en 2006 au format RAW avec un Nikon D70, premier reflex numérique grand public de Nikon. Son logiciel de dématriçage était à l’époque « Capture NX2 ». Pour les besoins du test comparatif, le fichier a successivement été traité avec NX2 V2, puis Photolab 4. 12 années séparent ces deux logiciels.
Les 7 péchés capitaux (f/2.8 à 1/80 s) photo (C) J. Croizer
Dans la version Photolab, les teintes sont plus nuancées. Elles sont aussi plus détaillées dans les zones les plus saturées. Le bruit est très fortement atténué, sans pour autant lisser l’image. Voilà de quoi repousser les limites de nos appareils.
L’Intelligence artificielle en traitement d’image et photographie : en conclusion
Si l’intelligence artificielle est encore beaucoup utilisée comme un argument commercial, il apparait néanmoins que les avancées sont réelles dans les logiciels de post traitement.
Vous doutiez encore de l’utilité des fichiers RAW ? Souvenez-vous qu’on y enregistre une seule donnée : la vérité, autrement dit la lumière renvoyée par la scène originale.
Nul doute que dans quelques années, vos logiciels préférés auront encore fait des progrès très impressionnants dans l’exploitation de cette information et qu’ils seront capables de magnifier vos archives. Alors surtout… gardez précieusement vos vieux RAW !
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Il faut reconnaitre que les techniques évoluent très rapidement dans le domaine de l’intelligence artificielle. Depuis l’expérience du collectif Obvious, sont apparues des applications susceptibles de créer des images et des œuvres d’art originales et réalistes à partir d’une description textuelle qui combine des concepts, des attributs mais également des styles… A suivre !
À vrai dire, j’ai une attitude plutôt sceptique envers l’IA. Je ne pense pas que les outils basés sur l’IA puissent, par exemple, restaurer un vieux cliché mieux qu’un humain qui utilise un logiciel de retouche de photos anciennes du type Photoglory. L’IA ne fait pas toujours un travail parfait, même quand il s’agit de supprimer de petits défauts sur les portraits photo : par exemple, la nouvelle version de PortraitPro ne permet pas de retirer les rougeurs avec précision, et si on fait une correction automatique, le filtre modifie aussi les lèvres du modèle en les éclaircissant. Bien sûr, pour économiser du temps et pour faire quelques retouches basiques comme la correction de couleurs l’IA n’est pas mal du tout, et plusieurs éditeurs photo dont Luminar et Photoworks l’utilisent, mais je veux dire qu’on ne devrait pas s’y fier complètement.
Les utilisateurs de récents smartphones profitent pleinement de l’IA en effet pour avoir moi même comparer la même image de sous bois faites avec un smartphone et mon Z7 , il en ressort que l’image du smartphone est plus flatteuse que celle du Z7 malgré le traitement raw sur photoshop, cependant j’ai employé le mot ‘ flatteuse ‘ je n’ai pas voulue dire absolue ou réelle a100%, cependant il faut bien reconnaître que la photo devient facile et beaucoup plus rapide et lorsque ces petits angins seront capables de nous servir une image grand format et pourvus de focales correctes on pourra dire merci à l’IA!! A mon avis c’est pour bientôt…
En réponse à Didier L qui pose clairement la problématique sous deux angles.
1 Qui fait la photo ? la machine ou le photographe ?
Les deux mon capitaine ! Concernant la machine, il n’y a pas photo si je peux me permettre ! C’est bien elle qui « imprime » sur un support, qu’il soit analogique ou numérique. A ce propos il est intéressant de se remémorer les premières réactions à l’émergence de la photographie. Baudelaire l’exécrait; pour lui ce n’était qu’une pâle copie de la réalité. Concernant le photographe, il n’y a pas photo non plus. C’est bien lui qui cadre et qui règle en fonction de son intention. Ceci nous amène à la deuxième question.
2 Quel rapport le photographe entretient avec le réel ?
Vaste question qui ne se résume pas à savoir si l’on veut représenter un monde réel ou un mode virtuel. Il est vrai que le reportage, le témoignage ou le documentaire ont un lien indéniable avec le réel et le photographe peut y apporter une part de subjectivité. Je pense à Salgado et sa manière de théâtraliser ses images (cf les photos de la mine brésilienne, où il y a quelque chose de biblique dans sa représentation). Mais que dire des images de Pierre et Gilles ? Réel ou virtuel ? On pourra toujours dire que ce n’est pas de la photographie. Soit mais ce sont bien pourtant des images. Et pour moi la question est plutôt : qu’est ce qu’une photographie par rapport à une image ?
Je conseille les très bon livres d’André Rouillé, (La photographie, Folio essais) et de Susan Sontag (La photographie, Seuil).
En réponse à Jean Christophe
« Penser résultat photo c’est occulter tout ce que propose l’IA pour ne voir que le résultat sur l’image. » Certes j’occulte toute la cuisine qu’apporte l’IA pour faciliter mes recherches dans le fatras de ma bibliothèque. Mais ne tient qu’à moi de bien indexer et pour moi cela est suffisant. Bien sûr on peut toujours ajouter de nouvelles façons d’indexer mais parlons nous toujours de photographie ? J’ai un doute. Quand je prends une photo je pense résultat et uniquement à çà. Le reste m’importe peu, mais tant mieux s’il existe des outils performants pour rechercher une photo. Mais si je suis obligé d’y avoir recours, cela n’interroge t il ma pratique ? Ne fais je pas trop de photos du fait des possibilités des nouvelles machines ? Ne suis pas dans une logique de facilité et ne me dis je pas que dans le tas il y en aura bien une de bonne, une dont le « résultat » me satisfera ? Et je me mets dedans car parfois je me laisse moi aussi aller sur le déclencheur. Une pellicule de 36 poses en 24×36 ou de 20 poses en moyen format ça calme ! On va surement me traiter de rétrograde, de passéiste, de critique du progrès, etc … mais pour moi les seule vraies questions sont « c’est quoi mon sujet ? » et une fois que j’y ai répondu, si j’y arrive, « comment vais je le traiter ? » Le reste c’est de la cosmétique.
Merci pour cette réponse
– Je reconnais que la question « Qui fait la photographie » est incorrecte car il y a toujours un outil pour faire une photo, aussi primitif soit-il. Avant l’IA, avec un peu de pratique, on savait assez bien prédire le résultat et on restait le maître, c’est à dire que l’on pouvait choisir, exprimer une intention personnelle alors qu’avec l’IA, le danger est grand que cela soit la machine – le smartphone par exemple – qui vous dise : voici la bonne photo !
– Réel ou virtuel ? Cela dépend du contrat, souvent implicite, entre le photographe et le spectateur. Salgado peut dire « voila ce que j’ai vu dans la mine de sel », un regard sur le réel empreint de la subjectivité du photographe certes mais c’est un témoignage.
La démarche de Pierre et Gilles c’est comme un roman, une fiction mais on dit aussi que le roman est parfois plus efficace qu’un témoignage (voir le roman Pandorini: « Dans la littérature comme au cinéma, la fiction peut avoir une valeur documentaire. Pandorini, le premier roman de Florence Porcel, peut à présent être considéré comme un roman à clef, c’est-à-dire renvoyant à un personnage réel, et connu. »)
Dans un livre, sur la page de titre on précise clairement le genre : roman, essai, nouvelle … le photographe doit être clair par rapport à sa prtatique, surtout dans cette période où il y a manipulation de l’image par les réseaux sociaux
Tout ceci est bien propet … et valorise l’artifice sous couvert d’intelligence ! Imparable ! Qui peut se permettre de remettre en question ce qui est défini à priori comme intelligent ? Personne ! Le problème est dans la définition elle-même. Ce qui est dit intelligent n’est que le fruit de compilations d’une infinité de données … remis en perspective de la mode du moment … (cf tout ce qui relève de l’hdr). Il y a un gap entre traiter un fichier raw, comme on le faisait de la même manière en argentique, ( produits de développement, filtres multi contraste pour papier, caches bricolés, etc …, autant de paramètres variables), et venir plaquer des résultats prédéfinis sur une image. Dans le premier cas il ne s’agit pas d’IA, mais d’un simple travail de révélation d’une image suivant les aspirations du photographe, alors que dans le deuxième, sous couvert de la puissance de l’IA, il ne s’agit que de venir coller une synthèse d’éléments mémorisés sur une image … Mais est-ce si nouveau … rappelons nous « la nuit américaine » où le jour devenait nuit avec simplement un filtre. Mais l’artifice peut aussi relever de notre propre intelligence ou plutôt de notre propre sensibilité et c’est alors de notre propre processus créatif dont il est question et non pas d’une intelligence extérieure. Créativité programmée et pas à pas créatif n’ont rien en commun … c’est l’histoire du bulldozer et de la pelle à gâteau!
Mais l’IA a le vent en poupe, soit. Mais souvenons nous que déjà au 19° siècle les pictualistes modifiaient leurs images pour les caler sur la peinture, et que ce mouvement n’a pas laissé un souvenir impérissable, si ce n’est sa singularité.
Au fond de bien grands mots pour de simples outils pas si nouveaux !
La mise en perspective avec le pictorialisme est pertinente mais il est amusant de constater qu’à l’époque ce mouvement visait à sortir la photographie de ses purs aspects techniques alors qu’aujourd’hui on peut dire qu’avec l’IA c’est la technique qui vient offrir de nouvelles perspectives à la photographie.
Pour moi, l’utilisation de l’intelligence artificielle et des algorithmes de traitement dans les logiciels posent 2 questions :
– qui fait la photo : la machine ou le photographe ? Le photographe maîtrise t’il encore l’outil pour faire une photo conforme à son intention ou subit-il le dickat de la machine qui lui proposait une photo « standard » conforme aux normes à la mode ?
– quel rapport le photographe entretient-il avec le réel ? Si vous êtes dans une démarche de reportage, de documentaire, de témoignage, même si votre travail contient une part de subjectivité, vous devez accepter les contraintes du réel, accepter que votre photo n’est pas parfaite ! Voulez vous représenter le monde réel ou un monde virtuel ?
Penser résultat photo c’est occulter tout ce que propose l’IA pour ne voir que le résultat sur l’image.
Quand l’IA indexe automatiquement des dizaines de milliers de photos dans ma photothèque pour identifier les visages, je gagne des centaines d’heures sans que cela ne change mes images.
Quand l’IA est capable de trouver une photo parmi des milliers, qui contient tel ou tel élément, cela ne change pas le rendu des images.
Il ne faut pas voir dans l’IA « que » ses capacités à modifier le rendu d’une photo. C’est un raccourci trop fréquent.
Entièrement d’accord.
Bonjour, pour moi l’utilisation de l’IA et d’algorithmes pour traiter ses photos ne fait pas débat.
Par contre l’utilisation de l’IA dans le traitement de l’image pose question car, par définition, l’IA recherche la meilleure solution parmi ses possibilités (optimisation) et donc son résultat n’est pas prévisible : c’est l’IA qui choisit pour nous ! Ce n’est pas trop gênant pour éliminer le bruit sur une photo, détourer un objet mais quand l’IA choisit les teintes à ma place …
Même si ce n’est pas de l’IA, quand j’utilise un preset LightRoom, je le décortique pour comprendre sur quels paramètres l’utilisateur du preset et pouvoir ajuster les effets. Par contre, avec l’IA, on ne contrôle plus rien …
Merci pour cet article qui situe bien les choses. Je m’associe pleinement à Jean-Cristophe pour l’utilisation du RAW. Nous utilisons depuis longtemps en imagerie médicale la norme DICOM qui est un TIFF encapsulé emportant dans sa capsule les données de capture d’image, mais aussi les données du patient. Ces formats n’ont pas pour but de rendre des images esthétiques, mais d’emmagasiner un maximum d’information pour pouvoir restituer une information utile. La réstitution intégrale donne une image plate qui enlève du contraste, mais garde du contenu aux extrêmes des courbes. Ces images latentes brutes nécessitent une interprétation, un développement en fonction des besoins, industriels ou créatifs. Ansel Adams, ce n’est pas récent, disait un négatif, cela s’interprète comme une symphonie. Je comprends cependant que le photographe de mariage fasse du JPEG car il n’a pas les moyens de traiter de grands nombres d’images en un temps restreint. Revenons à l’IA. Les premières applications d’IA que l’on ait eu était déjà présentes avant windows en 1986. Elles étaient elles mêmes issues de la recherche pétrolière, tout comme les premières reconstructions 3D. Les polémiques sur l’IA persistent de cette époque. Il s’agissait en réalité de systèmes experts développés pour résoudre un problème spécifique utilisant une masse de datas pour améliorer leur pertinence. Mais très vite, l’association de systèmes experts simples émettait des hypothèses qui dépassaient le créateur du programme. Je pense que c’est à ce moment que l’on est entré dans l’IA en application de routine, vers la fin des années 80. La photo était alors en fin de période argentique. Depuis, que ce soit en imagerie médicale ou en photographie, le ratio d’IA n’a cessé d’augmenter sans pour autant su substituer à l’opérateur. J’ai en parallèle travaillé sur des générateurs de texte qui sont de plus en plus intelligents mais qui ne font que mettre en forme les intentions et les pensées d’un rédacteur. La photographie intégre progressivement toutes ces évolutions de l’IA. J’ai commencé sur Photoshop 2 sur disquettes (je suis un dinosaure de 67 ans) et j’ai trouvé les évolutions récentes de Lightroom très rapides, exponentielles. On ne meurt pas des évolutions technologiques, on s’y adapte. Ces évolutions rendent la technologie utilisable par un plus grand nombre avec certes une tendance à l’uniformisation des résultats. Il faut donc redoubler de créativité pour sortit du lot d’une photographie créative où de toute façon le talent fait toujours le loi.
Merci Marc pour ce développement argumenté. Concernant la génération de texte, jetez un œil sur GPT-3 (Open AI) vous verrez que là aussi, les choses évoluent rapidement (même s’il faut encore une énorme puissance de calcul pour n’obtenir qu’un résultat imparfait)
Merci pour cet article très synthétique.
J’utilise un générateur de texte sans reconnaissance vocale pour l’interprétation d’images médicales. En effet, beaucoup de phrase sont stéréotypées car heureusement, il y a plus d’images normales que pathologiques. Dès que l’on rencontre des cas complexes, cela devient vite compliqué et une saisie clavier ou dictée + reconnaissance de texte reste indispensable. L’idée de départ, quand j’ai commencer à travailler sur ce sujet était de faire un lien direct entre les données de l’image et du texte. J’y suis vite parvenu dans le domaine de l’échoembryologie, le premier compte rendu faisant un descriptif de la bonne évolution de l’embryon entièrement généré par les paramètres issus de l’échographe est sorti des imprimantes en 1986. L’évolution actuelle est de générer des propositions à partir de l’analyse des images, ce qui ne peut que donner une plus grande précision, même si il reste une intervention spécialisée en bout de chaine. L’idéal à terme de cette forme d’IA est de faire le lien entre des banques de pathologie et des propositions textuelles.
Toujours autant de plaisir de bon matin au lit devant un petit dej. à lire ces lettres.
Toujours ton gros travail de recherche et tes déductions bien pesées.
Intelligence artificielle, jusque ou s’arrêtera t’on comme disait coluche.
Nous devenons de purs assistés et je crains bien que les futurs artistes seront plus reconnus par leurs aptitudes à apprivoiser ces intelligences que par leur propre initiative de création. La sensibilité dans l’IA
prendra quelques longues années je crois. Si l’on y arrive.
Petite question, le picture control n’intervient pas sur le fichier RAW ou ai je mal lu ?
Bon dimanche à tous et bonne continuation à toi.
Bonjour, les logiciels tiers ne reconnaissent pas les styles d’images. On peut utiliser des présents qui les remplacent
Lire « des presets » bien sûr, comme quoi le correcteur n’est pas si intelligent…
Tout le problème de l’IA en photographie c’est que trop de gens pensent qu’elle ne concerne que l’image, alors qu’elle concerne plein d’autres choses.
Indexer, chercher, sélectionner, nettoyer … sont autant de fonctions que l’IA fait très bien sans changer le résultat final.
Tout à fait d’accord.
Bonjour à tous ,
Quand je fais une photo ,j’ai une « intention » photographique ! quand mes clichés sortent en Raw de mon appareil ,il faut obligatoirement que je les développe .
Pour « traduire » mon intention , l’imprimer(c’est important ) , ça me prend beaucoup de temps parfois .
Donc si l’intelligence artificielle fait la même chose que moi , beaucoup plus vite et me permet de développer plus de photos qui me conviennent , JE PRENDS sans état d’âme .
Encore faut il avoir la curiosité d’aller voir comment ces logiciels fonctionnent pour pouvoir les maîtriser…..sinon le risque est d’être rapidement hors « intention photographique »!
C’est le cerveau du photographe qui domine pas l’intelligence artificielle !
C’est très bien dit, encore faut-il prendre le temps de voir de quoi il s’agit, de faire le tour du sujet, ce que pas grand-monde ne fait. L’article a cet objectif : vous incitez à regarder de quoi il s’agit, et non pas se contenter de penser que IA = modification automatique d’une photo.
Tout à fait vrai, il, faut donc s’attacher à garder la maitrise technique des évolution pour les assimiler et non les rejeter. La photo, c’est braucoup plus compliqué qu’évant…
Toute l’ambiguïté vient de la dénomination d’intelligence artificielle. Les photographe y voit une concurrence avec leur propre intelligence alors qu’il n’en n’est rien. En photographie, de toutes façons, nous sommes limités par les capacités techniques de nos boîtiers et objectifs (capteurs, algorithmes et objectifs) particulièrement dans des conditions de lumières difficiles (bruit, gestion des plages dynamiques….). L’AI, comme toute correction depuis que les logiciels de postproduction existent, permet de compenser ces imperfections de nos boîtiers.
Sans plus.
Concernant Luminar AI que j’utilise avec d’autres (DXO, LR et PSP), je note que photoshop permet aussi de remplacer un ciel. C’est seulement plus facile dans luminar. Il faut aussi savoir que Luminar permet de modifier toutes ses propositions avec une multitudes de fonctions et de curseurs. Il n’impose rien et le photographe peut toujours modifier et changer à sa guise le résultat. Il n’est donc pas bloqué dans son intention photographique. On peut aussi se créer une galerie de ciels personnelle (ce que j’ai fait). Qui n’a pas regretté des ciels « lavasses » qui nous ont gâché de multiples photos. Luminar permet d’en sauver certaines et pourquoi pas si le ciel choisi s’intègre bien dans l’intention photographique. Je regrette cependant que les ciels proposés par Luminar soient « excessifs » avec des couleurs souvent « pétantes ». Cela est nuisible.
Le traitement des portraits est aussi remarquable sous Luminar et très rapide (les curseurs permettent toutes les nuances voulues par le photographe).
Enfin, il propose d’autres compositions que celle du photographe. J’étais réticent au début mais à l’usage, c’est intéressant. Je le prends comme si je demandais son avis sur ma photo à un ami. Cela me force à m’interroger sur ma composition à chaque photo ce qui est assez pédagogique au final. Parfois je suis l’avis de luminar et souvent, je garde le mien. A noter que les propositions ne sont pas incohérentes.
Merci d’avoir précisé « Il n’impose rien et le photographe peut toujours modifier et changer à sa guise le résultat », c’est exactement ça.
L’IA sera comme la langue d’Esope le pire ou le meilleurs selon ce qu’on en fait.
Il est heureux que la science progresse à chacun d’en user avec sagesse et selon ses besoins.
Pour ma part photographiant surtout le soir et le matin avec des lumières souvent basses je suis vraiment bluffé par le traitement DeepPrim de Photolab 4 qui me fait gagner au moins un stop, je l’utilise avec bonheur et sans honte.
Ces progrès vont faire monter le niveau d’exigence qualitative encore plus haut et là je pense comme il est dit que les meilleurs seront encore les meilleurs, mais les moyens comme moi accéderont à des techniques qui ne leurs étaient interdites avant.
On ne peut nier l’intérêt de l’IA, quelque soit le domaine. Le problème pour moi est ailleurs … c’est un problème global qui ne concerne pas que la photo. Il faut comprendre ce que fait la « machine », le logiciel. Le logiciel faisait 50% du travail puis 80% puis 95%. Mais que se passe-t-il quand il ne répond pas au besoin ? On retrouve des populations démunies, qui ont perdu toute capacité personnel à agir. Cela crée une dépendance totale. Alors oui, c’est très intéressant, pourvu qu’il n’y ait pas simultanément perte de connaissance, perte de capacité. Sinon toutes les photos seront dans leur rendu plus proche des choix de l’éditeur que de celui du créateur
Le problème est posé en effet. Ceci dit, lorsque je déposais un film couleur chez mon photographe et qu’il me rendait les tirages du labo sur lesquels je n’avais aucun contrôle, j’étais bien démuni aussi. C’était la même forme de dépendance.
Bonjour, en réponse à certains, nous vivons dans un siècle de progrès et de technologie. Plaise à encore à certains de photographier avec une boîte à lumière. Le faite d’enlever le bruit sur certaines photos ne modifie en rien la créativité et le talent du photographe.
Vivons avec notre temps et laissons les calèches au garage.
Bonnes photos à vous tous.
Bonjour,
Dès lors qu’un Luminar AI intervient, on n’est plus sur de la photo, mais sur de la création illustrative. Le changement des informations de toute une photo ne manifie que l’incompétence du photographe. Adieu l’interprétation de la lumière, on remplace les données natives par d’autres. C’est la mort annoncée de la photographie, car qu’est-ce qui empêche de mettre ces moulinettes informatiques dans les boîtiers ? Ça a déjà commencé dans les téléphones avec le Samsung Galaxy S21 qui avec un objectif médiocre et une bonne dose d’informatique produit une photo détaillée de la lune grâce à la fameuse IA. Ce n’est plus de la photo, mais de l’ajout d’informations. On n’est plus loin de voir débarquer tout ça dans les hybrides et les reflex, allez encore un effort Messieurs les constructeurs. Ça fait froid dans le dos pour tous les photographes qui ne font pas de post prod, oui oui il y en a qui se contentent de l’authenticité.
Je ne suis pas du tout d’accord avec cela.
L’IA n’est pas de la création illustrative dans les logiciels photo, il faut l’avoir testée pour le comprendre sans quoi vous faites fausse route dans la compréhension de cette technologie.
Il n’est pas question de changer les informations de toute une photo, ce n’est pas ce qui est dit.
Il n’est pas question non plus d’oublier l’interprétation de la lumière parce qu’on traite nos photos numériques, ce n’est pas ce qui est écrit non plus.
Mettre des moulinettes informatiques dans les boîtiers est fait depuis le tout premier appareil photo numérique, un JPG natif est un RAW interprété par la moulinette du boîtier. Il suffit de changer le Picture Control pour le réaliser.
Le débat sur la présence du traitement logiciel est photo est fait depuis longtemps, il ne sert plus à rien d’y revenir.
Je vous invite à aller plus loin que les « on dit » et les rumeurs pour comprendre ce qu’est l’IA vraiment, et à voir ses limites. Ce que l’article présente très bien par ailleurs.
Quant à parler d’authenticité, je ne vois pas en quoi une photo non traitée serait plus authentique qu’une image traitée. Une photo n’est que la représentation d’une scène qu’en fait l’auteur de la photo, c’est vieux comme … la photographie.
Bonjour Pierre
Il me semble que ce débat a eu lieu il y a quelques années et qu’on s’est depuis rendu compte que bien que nos boîtiers embarquent toujours plus d’intelligence, les bons photographes restent bons et les mauvais restent mauvais. L’appareil et le logiciel ne sont que des outils au service du photographe.
très juste votre réponse je ne suis qu’un photographe amateur mais j’aime bien je vais dire corriger quelque photos merci de vos conseils
Je ne vais pas ajouter des mots aux mots, mais je suis d’accord avec vous, Pierre.
Certes si l’Ia se limite à débruiter finement (merci PhotoLab) ce n’est pas critiquable, mais quand je vois tel programme (Luminar ?) qui permet de changer le ciel d’une photo, je m’effraie un peu.
Et ce n’est pas tant la recherche du naturel vrai que j’invoquerai (sinon, on a beau jeu de vous répondre que rien n’est naturel dans la chimie d’une photo argentique – argument qui ne prend pas en compte le degré d’altération qu’on atteint actuellement..) que l’automatisation de toutes ces démarches qui devraient être volontaires et transparentes à son auteur, au lieu d’être cachées sous une technologie opaque.
Sans parler de la ronde consommatrice de plus en plus rapide qui nous fait tourner la tête et vider le portefeuille. Il est vrai que l’auteur de l’article est sans doute un professionnel qui se réjouit de ggagner du temps donc de l’argent lui aussi.
Zut, j’ai finalement ajouté trop de mots aux mots.
Résumer l’IA à Luminar et Luminar au changement de ciel est un raccourci que je ne ferais pas, y voit le diable qui veut.
L’auteur de l’article n’est pas un pro et ne cherche pas à gagner du temps, il s’intéresse au traitement photo et c’est bien normal en photo numérique.
Quant au naturel il suffit de ne pas pousser les curseurs à fond pour le conserver.
Une fois de plus le sujet de l’article n’est pas les excès de certains mais bien l’apport de l’IA.
Ne faisons pas de raccourcis trop rapides et inappropriés.
Merci Christian de votre commentaire. Je reviens sur la remarque sur la technique du ciel rapporté (inaugurée par Gustave Le Gray en… 1856) Je vous rejoins sur le fait que dans 95 % des cas, c’est hideux (lumière incohérente avec le reste de l’image, colorimétrie hasardeuse, …) mais la faute à qui ? Au logiciel qui permet la manipulation ou au photographe qui l’utilise mal, qui se contente d’appuyer sur le bouton, mais omet de retravailler la base fournie par le preset ?
Le mot est prononcé « artificiel »
Si les logiciels de IA entrent dans notre pratique ou sera la place du talent, du regard, mais aussi de la chance ?
Ok pour l’IA mais à la seule et unique condition que l’image porte le nom de son unique auteur : celui du logiciel !
Le chasseur d’images devenant dans ce contexte qu’un simple porteur de boîtier intelligent.
Fabrice
Photographe trop vieux
Et pas assez intelligent ?
Bonjour Fabrice, photographe malicieux. Le regard et la chance interviennent à la prise de vue et restent de la responsabilité du photographe … même si de tout temps les verres de visée quadrillés ont voulu l’assister dans son choix de cadrage. Qu’aujourd’hui un autofocus rapide soit capable de trouver les yeux du sujet et d’y faire la mise au point ne suffit pas à accorder le copyright de la photo au logiciel.