Des conseils pour choisir et mieux utiliser votre appareil photo par Jean-Christophe Dichant

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Pour ou Contre : conversion noir et blanc dans le boîtier ou en post-traitement

La question revient souvent aussi j’ai choisi d’y répondre sous forme de Pour ou Contre : faut-il faire la conversion noir et blanc directement depuis le boîtier ou en post-traitement ? Voici pourquoi je suis POUR le post-traitement dès lors que l’on parle Noir et Blanc.

VISUEL

Faire des photographies en noir et blanc est une pratique qui vous permet de développer votre démarche créative. Les couleurs ne sont plus là pour soutenir une image, tout est affaire de contraste, de lumière, d’ambiance.

Tous les sujets ne se prêtent pas au noir et blanc mais ceux qui s’y prêtent méritent d’être ainsi traités (voir les photos animalières de Laurent Baheux en noir et blanc, c’est étonnant). Il y a par contre deux tendances en photographie numérique :

  • le noir et blanc brut de boîtier (en JPG)
  • le noir et blanc créé en post-traitement (en RAW)

Je suis un fervent adepte du noir et blanc travaillé au labo numérique. Je retrouve ainsi des sensations qui me viennent du labo argentique, mais aussi et surtout une façon de travailler mes images qu’un boîtier, aussi performant soit-il, ne sait pas me donner.

Voici quelques arguments en faveur de la conversion Noir et Blanc en post-traitement. Comme pour chaque POUR ou CONTRE, je vous invite à partager votre avis via les commentaires et à alimenter le débat.

1- Conversion Noir et Blanc : une question d’interprétation personnelle

En noir et blanc tout est affaire de sensibilité, de rendu, d’émotion. Aucun boitier ne peut comprendre ce qui me passe par la tête quand je fais une image en noir et blanc aussi je ne vois pas comment il pourrait traiter l’image à ma place.

Les Picture Control Nikon et autres profils de rendus pour les autres marques ont beau être très performants et entièrement personnalisables, ils ne permettent pas de traiter des zones particulières d’une photo mais la totalité du champ uniquement. C’est par contre possible avec un logiciel de traitement RAW.

conversion noir et blanc dans le boîtier ou en post-traitement

2- Seul le RAW offre toute la latitude requise

Le noir et blanc brut de boîtier implique le recours au format JPG puisque le RAW n’est pas un format image directement lisible. Seul le format RAW offre toute la latitude de traitement requise pour interpréter une image et la convertir en noir et blanc avec précision (voir le sujet sur le post-traitement).

Notez également qu’en réglant votre boîtier sur le mode monochrome (la désignation du mode noir et blanc chez Nikon), vous pouvez voir l’image sur l’écran arrière en noir et blanc tout en disposant d’un fichier RAW à traiter par la suite. C’est un confort supplémentaire à la prise de vue. Sur les hybrides, en mode visée réelle, la visée électronique se fait en noir et blanc directement.

conversion noir et blanc dans le boîtier ou en post-traitement

3- Les logiciels sont plus performants que les boîtiers

Même le meilleur des boîtiers actuels ne peut offrir autant de souplesse et de possibilités de conversion noir et blanc que le plus simple des logiciels de traitement RAW.

Si de plus vous utilisez un logiciel expert (par exemple Lightroom, DxO ou Luminar) vous avez accès à un ensemble complet de fonctions et à plusieurs méthodes de conversion. Celle du mélangeur de couches est la plus simple et la plus connue.

conversion noir et blanc dans le boîtier ou en post-traitement

4- Seul le logiciel permet plusieurs versions

Quand vous faites du noir et blanc brut de boîtier, vous obtenez une image noir et blanc et une seule. Vous ne pouvez pas obtenir plusieurs images aux rendus différents, tester d’autres conversions, sauf à traiter un fichier RAW depuis le boîtier avec le menu d’édition qui est tout sauf pratique.

En post-traitant un fichier RAW vous pouvez créer autant d’interprétations différentes de votre image que vous le souhaitez. Et autant de versions finales. C’est un confort supplémentaire.

5- Développer n’est pas tirer

conversion noir et blanc dans le boîtier ou en post-traitement

Rappelez-vous les grands principes de l’argentique : prise de vue, développement, tirage. Le développement consiste à obtenir un négatif qui sera ensuite tiré pour donner une image finale.

En numérique c’est le même principe :  prise de vue (RAW), développement du RAW (affichage dans un logiciel dédié) qui nous donne un fichier prêt à tirer pour obtenir l’image finale (conversion noir et blanc et traitement localisé).

Si vous faites du noir et blanc en JPG brut de boîtier, vous laissez l’électronique développer et tirer pour vous. C’est du Polaroid plus que du Noir et Blanc.

A vous !

Ces quelques arguments en faveur du post-traitement Noir et Blanc sont ceux qui me poussent à traiter ainsi mes images. Je ne prétends pas avoir raison sur tout aussi je vous invite à partager votre pratique, à me dire ce que vous pensez de tout ça et à alimenter le débat car c’est ainsi qu’il devient intéressant. A vous !!

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28 Commentaires sur "Pour ou Contre : conversion noir et blanc dans le boîtier ou en post-traitement"

  1. Bonjour
    La question ne se pose même pas : photographiant tjrs en raw non compressé, c’est donc la couleur qui est enregistrée et en 14 bits.
    Donc de facto le NB s’obtient lors du traitement (via Photoshop en ce qui me concerne).
    De même, pour garder un maximum de tonalités, je ne conserve que les .tif et ne fais jamais de .jpg (sauf pour internet comme ici sur NP).

  2. Faisant de la street photo ( En NB majoritairement ) je préfere le post traitement après le shooting , sachant que pour le traitement NB , avant de déclencher, je vois ou pas si elle sera en NB , selon plusieurs critères ( sources lumineuses , thèmes etc…)
    Ceci, permet de gagner du temps et surtout pour ma part savoir ce que je fais…

    après pour la photo numérique direct en NB j’y vois moins d’avantage que d’inconvénient, à moins d’avoir vraiment l’habitude. mieux ( à mon sens ) shooter en couleur, ceux qui permet entre autre de garder et de sauver les photos d’origines…sans compter d’autres critères…

  3. Venant de l’argentique, je ne peux qu’aller dans le sens du post traitement sur les fichiers en rasw, et ce pour de biens meilleurs résultats, avec le jpeg en nb, vous permettant une visualisation directe à la prise de vues.
    Je profite de ce post pour indiquer que au delà du noir et blanc le post traitement doit être une étape obligatoire, en effet, combien a t on vu autour de nous de photos que je qualifierai « de vacances » alors qu’un developpement leur aurait donné une bien autre allure.

  4. « Celle du mélangeur de couches est la plus simple et la plus connue » écrivez vous.
    Merci de développer cette technique que je n’ai jamais réussi ni à comprendre et mettre en œuvre sous Photo-Shop (à vrai dire je n’ai jamais trop cherché à creuser car trop rébarbatif pour moi)

  5. Je préfère traiter les fichiers RAW, qui sont ensuite convertis en TIFFs non compressés (fichiers énormes mais qui gardent tous les détails nécessaires pour la suite). Pour travailler les photos qui me semblent intéressantes pour le N&B, j’utilise Silver Efex Pro 2 de la collection Nik.
    Bien sûr, on peut « penser » N&B à la prise de vue. Mais ce n’est pas donné à tout le monde. Il faut en tout cas expérimenter.

  6. Alors moi je rejoins la grande majorité d’entre nous qui sont convaincus que shooter en JPEG avec nos reflex est une erreur, c’est se priver de la souplesse et des infinies possibilités que nous offre le format RAW.
    Que l’on souhaite visionner directement un NB au dos du boîtier lors de la prise de vue me paraît une excellente idée, par contre, évidemment on shoote en RAW, enfin c’est ce que je fais depuis longtemps et je traite mes fichiers dans Lightroom, c’est d’ailleurs souvent à ce stade que je decide ou non de traiter mon image en NB.

  7. On déploie tout de même une foultitude de Softs de traitement et de process pour mal reproduire ce qu’on arrivait à faire avec un cn400 les fingers in ze nose.
    Enfin je dis ça je dis rien hein 😉

  8. Bonjour.
    Je suis d’accord avec vous pour le post-traitement. On peut maquiller certaines zones pour les déboucher , faire ressortir d’autres pour rééquilibrer le contraste, le gamma ou accentuer un point d’accroche du regard, permettre l’évocation, traduire une émotion et j’en passe. On est maître de ses sensations,de ses sentiments,de son oeuvre! Grand merci à ceux qui ont mis au point ces logiciels de traitement! L’ avantage par rapport à la prise de vue en direct en N/B, c’est que on peut toujours tout recommencer et faire une autre photo sans perdre l’original couleur!

  9. Henri-Pierre Juguet | 8 avril 2018 à 10 h 24 min | Répondre

    Tout à fait d’accord. Surtout que le post traitement permet très facilement de traiter différemment dans la conversion les différentes couches R, V, B. C’est là que va commencer le travail intéressant sur le passage au N/B. On peut aussi utiliser d’autres méthodes (désaturation complète, etc…), faire un mélange de plusieurs méthodes, traiter l’image AVANT de faire la conversion, et ainsi de suite. Jamais un boitier ne pourra faire tout ça exactement comme on le veut, Jean-Christophe a parfaitement raison. J’aime beaucoup la réflexion de Valéry BROCARD (le 26 novembre 2015) sur la transmission au-delà du créateur). Je pense que ça peut être important.

  10. Arthus De La Boissière | 8 avril 2018 à 10 h 03 min | Répondre

    Bonjour,
    Quel logiciel pour faire du post traitement N&B sous linux Ubuntu
    Cordialement

  11. Bien d’accord sur le post-traiement. J’ai commencé à faire du n&b au boîtier avec un d50 et déçu des résultats, j’en ai parlé à un pote photographe, qui m’a dit : jamais au boîtier, aucune marge possible et prendre les photos en couleurs car il y a plus de détails puis traitement DxO. Depuis ça va mieux 😉

  12. En ce qui me concerne, le passage par traitement du fichier raw offre une plus grande latitude. La prise de vue en NB pour visionnage permet d’avoir une première approche derrière le traitement du fichier raw finalise.
    Bonne journée à tous

  13. J’avoue que je suis absolument incapable de visualiser une scène en N&B au moment de la prise de vue. Mon choix se fait au moment du développement du RAW sur une image pas très colorées, presque un N&B « naturel ». Ensuite j’arrange la photo à partir d’un préréglage sur mon logiciel de développement préféré et voilà!

  14. Pour moi, un « vieux » du NB argentique (Nikon EL), je trouve cet article TRES intéressant.

  15. Tout ce que vous dites est imparable. Les possibilités post-traitement sont evidement plus grandes.
    Mais personnellement je continue à faire du N&B direct boîtier pour une raison de praticité d’analyse. Mon mode de fonctionnement est de voir toute de suite le résultat de la prise de vue sur l’ecran de l’appareil et de corriger en refaisant une prise de vue avec d’autres réglages par rapport à ce que je souhaite faire notatement en terme d’exposition. En d’autres termes, je gère le post traitement par prise de vue successives avec différents reglagles jusqu’à obtenir la bonne.
    Quand on prend un raw couleur, on ne sait absolument rien de ce qu’on pourrait en faire en N&B. Je trouve ça gênant.
    Mais tout ça est personnelle. C’est ma façon de faire. Je pourrais (je ne sais pas si c’est possible sur mon vieux d700), enregistrer le cliché en raw + jpeg N&B. Ça aurait l’avantage des modes.

    Dernière remarque : la comparaison avec l’argentique est pas parfaite sinon, il n’y aurait pas de film N&B.

    • Bonjour,
      Il est possible de faire du Raw avec le picture control en noir et blanc. Ce que j utilise pour ma part. Sur mon boîtier Nikon je règle le picture control en N&B. Apres avoir declanché ma photo est en N&B sur le boîtier mais il ne s agit que d une vignette généré. Une fois sur mon pc je retrouve mon Raw en couleur. Et là je peux faire mon post traitement pour m approcher le plus de ce que je cherche. Jespere que cela vous a été utile. Bonne journée.

  16. Je trouve personnellement qu’il est plus facile de travailler directement en NB boîtier avec la fonction Live View notamment pour les photos portrait, boudoir, glamour car les éclairages ne sont pas forcément les mêmes que pour des photos couleurs. Pour d’autres sujets avec un rendu NB il bien clair que je n’utilise pas le NB boîtier mais le RAW en post-traitement avec Lightroom ou DXO Optics Pro

  17. Georges Toutounji | 8 avril 2018 à 7 h 40 min | Répondre

    Jean-Christophe,
    Merci pour cet article, très synthétique comme toujours!
    Que penses-tu du conseil souvent donné de quand même utiliser le mode monochrome du boîtier pour « prévisualiser » l’image NB?
    Georges

  18. Robert Jean Pierre | 8 avril 2018 à 7 h 35 min | Répondre

    Merci pour le point de vue
    Faut il shooter en monochrome et en raw bien sûr et ensuite passer au traitement dans LR, ou shooter normalement en couleur et faire la conversion NB en post traitement?
    Merci de le préciser car dans ton point de vue je n’ai pas compris vraiment.

  19. Bonjour. Merci pour ce sujet. Et effectivement, quand je prend une photo même si je l’imagine en N&B, je photographie en couleurs RAW ! Une fois sur l’ordi, j’aime l’idée d’avoir la possibilité d’en faire ce que je veux : la liberté de jouer sur mes contrastes, comme de finalement conserver mon cliché en couleurs…
    Mais finalement, quelque soit notre choix sur la question, l’essentiel c’est le plaisir de faire des photos !
    Bonne journée

  20. pour moi le noir et blanc est issu du boitier en direct puisque je pense en noir et blanc a ce moment. Cela me rappelle les photos argentiques et de plus quand je veux me mettre a l’epreuve je ne vais que 12 24 ou 36 poses c’est un bon exercice a essayer cela met du piment et de l’obligation de ne pas shotter n’importe quoi et de faire le tri apres comme au bon vieux temps
    bonne photos a tous

  21. Jean-Claude Pilleul | 8 avril 2018 à 7 h 19 min | Répondre

    Bonjour, en effet lorsque j’ai découvert la couleur en photo j’ai banni le noir et blanc en me répétant que la couleur c’est la vie Et puis le temps passe, sans le réaliser vraiment j’y reviens de plus en plus souvent et c’est votre formule qui m’a convaincu « En noir et blanc tout est affaire de sensibilité, de rendu, de sentiments » vous avez raison le noir et blanc apporte une ambiance tellement différente.. merci

  22. Je possède un Panasonic GX8 qui me permet de shooter en RAW uniquement et en N&B. Je n’ai q’une seule image .RW2 que je peux traiter avec un derawtiseur tel que Sylkipix qui traite l’image à partir des données brutes N&B du GX8… ou Rawtherapee qui traite l’image à partir des données du capteur (couleurs)

  23. sebastien Chateauvieux | 3 décembre 2015 à 4 h 52 min | Répondre

    Je pense « presque » comme vous, mais un peu differement quand meme (au risque de me faire lyncher)… Je trouve au contraire, que le tirage Jpeg N&B direct est ce qui se rapproche le plus du N&B de l’argentique, car meme si il etait possible en argentique de faire du post traitement, ou de choisir des filtres colorés avant de declancher… une fois la phtoo prise, elle etait proche d’une version finale… Et c’est un choix qui ressemble bcp aux options finalement qu’on va choisir sur le Rendu N&B du boitier…

    Mas ne pensez aps pour autant que je fasse comme cela pour ma part… Quand je sais qu’une serie de photos seront finalement en N&B, j’aime photographier en Raw+Jpeg… avec le RAW gardant toute les données, et le Jpeg m’affichant un Noir et blanc Type (avec des options choisit sur le contraste et les filtres souvent orange ou rouge… des fois un leger effet IR)… Simplement ainsi… je peux avoir directement un idée de mon rendu… meme si dans la finalité, j’utiliserais des traitement plus fin, réalisés a partir du RAW….!

  24. C’est vrai qu’il est dommage de laisser un noir et blanc au choix du boitier, c’est se priver de de toute l’étendue des couleurs dans le choix de la conversion et c’est également se priver du mélangeur (8 nuances sous Lightroom) permettant de sortir une image pleine de contraste, toute la poésie du blanc se dégradant au gris pour se coucher sur le noir obscur…
    A mon avis, qui fait le choix d’un reflex ne devrait pas prendre de photo en JPEG, le RAW offre un tel potentiel que chaque image peut être interprétée à volonté tout en conservant l’original, une photothèque transmissible au delà de son créateur.

  25. Je crois que tout est dit…
    Le boîtier va livrer une interprétation qui n’est pas forcément la nôtre, aussi il est clair que c’est en post-traitement que le côté visuel du N/B se fera.
    Par contre on peut prévisualiser en N/B mais en travaillant en Raw qui lui, sera en couleur lors de l’importation développement.

    • ”… prévisualiser en N/B mais en travaillant en Raw qui lui, sera en couleur lors de l’importation développement. ” C’est exactement ce que je mentionne a plusieurs, c’est une façon superbe pour apprendre a voir et penser pour une photo en N & B. La distraction disparaît immédiatement et l’on voit immédiatement ce que sera la photo en N & B. Faites (a ceux qui n’y crois pas) un essaie en photos de rues de cette façon et vous serez surpris!