70 millions de photos sont postées chaque jour sur Instagram. Dans le même temps, Facebook en reçoit plus de 300 millions. Ce flux impressionnant porte en lui le germe de son obsolescence : plus personne ne prend le temps d’un arrêt sur image.
Prêter attention au travail des autres est pourtant un excellent moyen de mûrir sa propre démarche photographique. Comment progresser en commentant des photos, on en parle ?
Ce tutoriel vous est proposée par Jacques Croizer. Collaborateur régulier de Nikon Passion (voir par exemple Comment faire un bokeh : principe et exemples), il a par ailleurs publié deux guides pour vous aider à réussir vos photos en toutes circonstances.
Voir les guides de Jacques Croizer …
Comment progresser en commentant des photos : vos premiers pas
Dans certaines confréries virtuelles principalement destinées aux photographes débutants, il est d’usage de s’adresser aux membres comme s’ils étaient des enfants de cinq ans à la porte du cours préparatoire. Il y règne un climat de béatitude d’autant plus propice au développement des aptitudes de chacun que les gourous n’y sont pas avares en compliments :
Mon chien (f/4.5 à 1/320 s) photo (C) Rodolphe
« Hello Rodolphe, c’est une très belle photo de ton chien ! Que de progrès accomplis en si peu de temps ! Tu as bien su tirer profit des enseignements de ma vidéo sur la profondeur de champ 🙂 » Fin de citation.
Notez la présence du smiley qui ponctue la fin de la phrase. Il est important d’en user sans modération afin d’affirmer la cool attitude du lieu. Le maître à penser tient par ailleurs à la disposition de Rodolphe un module de perfectionnement qui, contre une somme dérisoire, fera de lui un champion incontesté du bokeh.
Nageant dans le bonheur, Rodolphe décide de se lancer : il crée sa propre page d’auteur. Par pure modestie, il la baptise « Rodolphe photographe amateur ». Hélas, la sortie du cocon s’avère très douloureuse. Excepté sa cousine Clémence qui a toujours eu de la tendresse pour lui et pour son animal, il n’y a pas âme qui vive pour venir le féliciter de ses magnifiques portraits canins.
Comment Rodolphe peut-il booster sa popularité ? En améliorant la qualité de ses photos ? Heureusement, il y a plus simple, comme nous allons le voir…
Le fan club
En ouvrant sa fanpage, Rodolphe a sans le savoir mis les pieds dans le monde du gratuit où tout se paye. S’il veut recevoir des likes, il doit commencer par en distribuer sans ménager ses efforts. Contrairement à la pomme de terre germée, le like est en effet pratiquement stérile. Les statistiques montrent qu’il faut en mettre une bonne centaine en terre pour espérer en récolter trois. Une misère !
Au prix d’un syndrome récurrent du canal carpien, Rodolphe finira pourtant par voir graviter autour de lui une petite communauté de zélateurs acquis, faisant peu ou prou les mêmes photos que lui.
Pour rester au sommet de sa gloire, il devra avant tout se cantonner au domaine canin, surtout ne pas se diversifier dans le félin : l’homme est ainsi fait qu’il préfère reconnaître que connaitre. A trop s’éparpiller, Rodolphe pourrait s’aliéner la majeure partie de ses amis virtuels.
Malgré ces bonnes pratiques, un jour ou l’autre viendra le temps du questionnement. Le tout à l’ego en vase clos finit en effet logiquement par donner l’impression de tourner en rond. Arrivé au bout du rouleau, sans doute Rodolphe laissera-t-il tomber la photographie pour le jardinage, l’œnologie ou la philatélie, si ce n’est la tyrosémiophilie comme me le souffle aimablement Wikipédia.
La lecture d’images
Pour progresser, le photographe doit se donner le temps de comprendre les images qu’il a plaisir à regarder. Sans doute en passera-t-il beaucoup moins en revue, mais il les verra mieux.
Cette pratique n’a rien de nouveau. De nombreux clubs photos organisent des séances baptisées « lecture d’images » au cours desquelles les membres analysent collectivement une sélection réduite de photographies en se posant trois questions.
Objectivement, qu’est-ce que je vois ?
Quel est le sujet ? Comment est-il mis en valeur ? Pour répondre à ces interrogations, le regard se promène dans l’image. Il en analyse les détails puis, avec un peu d’habitude, suit les lignes directrices, décode les jeux de lumière, apprécie les contrastes et la répartition des couleurs. Les éléments du décor, même s’ils sont flous, aident à contextualiser factuellement la scène.
Subjectivement, qu’est-ce que j’imagine ?
Au-delà de sa réalité tangible, une photographie peut dégager une émotion, raconter une histoire ou au contraire, rester muette. Ce qui rend le commentaire subjectif intéressant, c’est qu’il est par essence partial. Il enrichit l’image de mille et une interprétations singulières, à l’inverse de l’analyse descriptive qui ne peut que converger vers ce que montre la photo et rien de plus.
Finalement, qu’est-ce que j’en pense ?
C’est l’heure du bilan. Inutile d’essayer de se mettre dans la peau de l’auteur de la photo. En l’absence d’indications de sa part, ce qu’il a voulu montrer et la réussite de son intention ne seront jamais que pures conjectures. Ce qui nous intéresse, c’est de savoir s’il a réussi à faire passer « quelque chose », même si c’est à l’insu de son plein gré.
Cette démarche n’est pas courante dans les groupes virtuels, même lorsqu’ils se disent tournés vers la critique photo. Il faut reconnaitre que beaucoup font office de simple vitrine pour leurs membres. Trop nombreux sont aussi ceux qui prennent épisodiquement l’allure enfiévrée d’un poulailler dans lequel on vient de jeter une grosse poignée de graines. L’absence d’intonation et la lecture en diagonale sont deux facteurs aggravants qui tendent à favoriser les incompréhensions.
Genèse du commentaire
J’entends d’ici votre objection première : la lecture d’image ? Je n’y arriverai jamais !
Le manque de confiance du commentateur novice naît souvent de la conscience qu’il a de ses carences techniques. Cette appréhension est totalement infondée.
Il ne faut en effet pas confondre commentaire et conseil. Combien de temps avez-vous passé derrière les fourneaux avant d’affirmer haut et fort que vous préfériez le gigot d’agneau aux paupiettes de veau ? Peut-être moins que derrière votre appareil photo. C’est une histoire de goût personnel, pas de talent culinaire.
Occiglioni (f16 à 1/320 s) photo (C) Jacques Croizer
Mise en bouche : initialisez votre commentaire dès l’apparition de la photo à l’écran, en puisant dans votre émotion. oh ! ah ! mais aussi parfois… bof ! Dégustation : développez votre appréciation à mesure que vous découvrez les détails et l’organisation de l’image :
Chouette ! Cette photo me donne envie de passer l’arche pour découvrir le village. Quelque chose me dérange pourtant. Peut-être la déformation des façades ?
Vous pouvez très bien en rester là ou, si vous le sentez, enchaîner sur un conseil. Gardez en mémoire cette parole de Stephen Hawking : le premier ennemi de la connaissance n’est pas l’ignorance, mais l’illusion de la connaissance.
Asséner de fausses vérités peut très rapidement nuire à la sérénité d’un débat. Le cas échéant, sachez jeter l’éponge, même si vous n’avez pas tout à fait tort. Il serait dommage d’avoir encore des palpitations, alors que la conversation est déjà tombée dans l’oubli collectif.
Le conseil vise à améliorer la photo (recadrage, niveaux, couleurs, …) ou, s’il est trop tard, à optimiser une prochaine prise de vue :
Tu aurais pu limiter ce problème de perspective en t’éloignant du bâtiment (si c’était possible !) et en zoomant pour retrouver ton cadrage initial. Mais peut-être recherchais-tu cette déformation ?
En conclusion, le fait de ne pas être en mesure d’apporter un conseil n’empêche pas de commenter une photo. Vous ne connaissez pas les contournements de la règle des tiers, le triangle de l’exposition est votre pire cauchemar, vous confondez mesure spot et autofocus, votre appareil photo envoie aussi des SMS ? Mais on s’en moque !
Ce que le photographe a cadré dans son viseur lui a suffisamment plu pour lui donner envie de déclencher, puis de nous montrer ce qui avait retenu son attention. Demandez-vous simplement si, à sa place, vous auriez pris la même photo, si vous l’auriez fait de la même manière, si vous auriez recherché le même rendu. Le reste viendra petit à petit.
La règle des tiers (f/8 à 1/1000 s) photo (C) Jacques Croizer
De réels progrès
Mettez toujours l’image en perspective de ce que vous savez de son auteur (par exemple d’après ses précédentes images) ou des conditions de la prise de vue (lorsqu’elles sont indiquées en légende).
Sur un instantané représentant une situation amusante mais éphémère, inutile de pointer du doigt un cadrage un peu approximatif ou une mèche rebelle. Ne reprochez pas à la lumière d’un portrait de rue ce qu’il serait délicat d’obtenir en studio. Ne demandez pas à un amateur dans les tribunes de réaliser les mêmes photos de Formule 1 qu’un professionnel au bord de la piste. J’en passe car la liste est fort longue…
Dans un premier temps, vous vous arrêterez naturellement sur les images pour lesquelles votre ressenti est positif (oh, ah !). Ces premières constatations vous permettront de mieux comprendre vos propres goûts et par la même, vous aideront à prendre des photos qui vous correspondent.
Peu à peu, vous serez également à même d’analyser vos désamours (bof !). Vous développerez ainsi votre aptitude à ne pas rater une photo, au sens de vos propres envies. Un double bénéfice donc qui grandira au fil du temps : plus vous commenterez objectivement les photos des autres et meilleures seront les vôtres. N’hésitez-pas parallèlement à conforter votre culture de l’image en feuilletant de beaux livres et en fréquentant des expositions.
Un exemple
Afin de mettre en perspective les précédents conseils, analysons quelques-uns des commentaires reçus sur la photo ci-dessous. Elle a été postée sur plusieurs groupes Facebook avec la légende suivante :
J’ai cherché dès la prise de vue à obtenir un rendu impressionniste en jouant sur les courbes, la lumière et les textures… mais en sacrifiant la netteté. Je suis conscient que cette image puisse ne pas plaire. Mais vous, qu’en pensez-vous ?
Corte (f/9 à 0,7 s) photo (C) Jacques Croizer
Il est clair que la représentation de cette scène de rue n’est pas ordinaire, mais l’intention est clairement annoncée : obtenir un rendu impressionniste en sacrifiant la netteté. L’appareil photo redescend du statut de machine à celui d’outil. Les Exifs montrent qu’en ouvrant un peu le diaphragme et en montant les ISO, il aurait été très facile d’obtenir une photo nette.
Dominique : en posant ton appareil tu aurais été net…
Angelo : le problème c’est que tout est flou sur la photo. Vous auriez dû poser sur trépied pour que le décor reste net et que seules les personnes soient floues
Alain : je crois comprendre l’intention : créer un aspect pictural en gommant la netteté. Mais j’ai du mal aussi. Peut-être refaire des essais en d’autres lieux avec d’autres lumières ?
Dans cette première salve d’observations, on relève trois comportements :
- Dominique embraye directement sur un conseil lapidaire. Il n’a pas lu le texte de présentation de l’image. Il fait l’impasse sur l’intention du photographe. Sa recommandation est de plus incomplète : sans modifier le temps de pose, les personnages seraient restés flous.
- C’est d’ailleurs ce que souligne Angelo. Il retranscrit dans un premier temps sa lecture de l’image, puis prodigue un conseil, certes plus exhaustif que le précédent mais néanmoins un peu décalé, puisqu’il a lui aussi zappé l’intention du photographe.
- De son côté, Alain prend du recul. Il tente de comprendre la démarche de l’auteur, sans la remettre en cause. Seul le résultat lui parait perfectible. Il termine son analyse par un conseil pertinent.
Le contexte de la photo, lorsqu’il est indiqué, permet de comprendre l’intention de l’auteur et d’appréhender son niveau. Prenez le temps de lire les titres et les légendes et adaptez votre commentaire en conséquence.
Analysons encore quelques remarques :
Joëlle : j’aime les couleurs de cette photo, couleurs chaudes et douces à la fois. Au premier regard le flou m’a un peu gêné ainsi que la forte lumière, pour laisser place ensuite au mouvement des personnages… J’aime !
Anne : J’aime les tons, surtout les personnages flous mais si la pierre avait été nette… Quoique…. peut-être que la pierre nette aurait enlevé cet effet un peu onirique du flou!! On se croirait un peu comme en train d’émerger d’un rêve, ou bien de revenir à la conscience après une perte de connaissance… Très mystérieux tout ça!!!!
Valérie : je n’accroche pas. Perso j’aime bien le flou quand il donne une vie à la photo, quand un enfant danse (le flou de la robe qui tourne), une main qui se lève vers le ciel,… etc). Qu’avez-vous voulu faire passer comme ressenti ? (Je ne comprends pas en fait …)
Joëlle et Anne décomposent leur point de vue. Ce rendu inhabituel les a interpellées, voir même intéressées. Peut-être essaieront-elles à leur tour d’obtenir un effet similaire lors d’une prochaine prise de vue ?
Ce n’est pas le cas de Valérie. Elle ne cache pas son manque d’intérêt pour cette approche, sans pour autant mettre en cause la démarche du photographe. Son échange est constructif : elle engage la conversation. Elle laisse la porte ouverte.
Remarquez que ces trois derniers commentaires ne parlent absolument pas de technique. Ils n’en sont pas moins très intéressants. Ils verbalisent tout simplement le ressenti de personnes qui aiment faire et regarder des images.
N’est-ce pas le cas de tous ceux qui lisent ces lignes ? Alors ne dites plus jamais que vous êtes incapable de commenter une photo ! Peut-être même avez-vous déjà quelque chose à dire sur celle qui vient d’être commentée par Valérie, Alain, et tous les autres.
Lyon coince la bulle (f/7.1 à 1/800 s) photo (C) Jacques Croizer
En conclusion
Formaliser sa réflexion permet d’en garder plus facilement la trace en mémoire. C’est là que nous puisons les réflexes qui peuvent faire de chaque instant décisif une belle photo.
Dans la galerie de « Rodolphe photographe amateur », le flux est maintenant de bien meilleure qualité. Les visiteurs y viennent juste pour le plaisir. Ils y laissent parfois un petit commentaire, un pouce levé, et le plus souvent rien du tout. Mais ce n’est pas bien grave.
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bonjour, cet article illustré et commenté est très intéressant. J’observe les mêmes commentaires sur différents sites et dans différents clubs. Ma réflexion est la suivante. Même si, dans une introduction, j’expose ma démarche, mon intention …Elle n’est pas entendue. La règle des tiers et la tyrannie du net sont les deux seules options possibles. Dans un club ou sur un site, il y les « sachants ». Ceux qui détiennent « la vérité ». Il n’ y a pas de dialogue ni d’échanges possible. La création, l’expérimentation, « voire autrement » sont considérés comme des entraves à la réalisation d’une « bonne photo ».
Il n’y a pas de fatalité. Si vous parcourez les sous-sections critiques de Nikon Passion vous verrez que les intervenants y sont pour la plupart civils et respectueux les uns des autres. Mais je vous accorde q’uil y a des forums où il en va autrement.
Merci pour cet article, Je vais m’essayer à l’exercice. Je cherchai un endroit pour montrer mes photos et avoir des retours constructifs et le fait de partager des commentaires ne peut qu’être enrichissant.
Merci pour cet article très intéressant !
sujet bien d’actualité. Développement bien formulé. Un bon article. il est vrais que bien souvent dans Nikon Passion, les commentaires sont trop souvent des « critiques »… De quoi décourager un débutant. Il y a quand mème et heureusement des personnes qui savent stimuler, et on remarque bien leur passion de la « Photo ».
Merci d’avoir fourni un lien sur cet article passionnant, qui n’a rien perdu de son actualité.
Article très intéressant qui va un peu me « decoincer » pour la critique de photos. Car c’est effectivement ce que je me dis souvent: que je ne suis pas experte et que du coup je n’ai pas le droit de commenter une photo de quelqu’un qui l’est.
Finalement, si on rapproche ça d’une exposition de peinture, je ne suis pas peintre, mais je suis capable de dire si j’aime ou pas un tableau. Et cela ne me gêne aucunement. Curieux que cela me dérange vis-à-vis d’une photo sur un site de type réseau sociaux.
Après, c’est difficile pour moi de verbaliser une impression.
Bonjour,
Après avoir lu cet article très bien rédigé, je me sens plus en confiance pour partager mon opinion, sachant que je suis néophyte en photographie.
jean-Marc
Bonjour, J’ai beaucoup apprécié cet article. Revenir à la source : « l’intention du photographe ». Je fais partie d’un club et nous pratiquons la critique des photos de chacun suite à une sortie photo. C’est vraiment un très bon exercice. Dans cet article vous expliquez bien la façon de faire cette critique. Bonne journée à tous. Serge
J’ai parfaitement compris le but de votre article mais je crois que j’aurai beaucoup de mal à interpréter les intentions de l’auteur pour moi qui n’ai pas un esprit artistique cela ne va pas être facile mais je croise les doigts.
Lu, on va essayer…
j ai adore lire ce texte..c est mon probleme..je suis pas encore technique.debutante..j osait pas donner mon avis…maintenant ..je le fais..cela m a donner envie de faire des commentaires..mais je recherche mes mots pour ne pas froisser l auteur de la photo..le pourquoi et le comment..je veux comprendre …
Chère Évelyne,
Rassurez-vous, vous êtes au bon endroit. J’étais dans la même situation et grace à JC et Nikon Passion, je comprends mieux ce que je fais en photo mais mieux encore, je comprends que je peux continuer à m’exprimer tout en allant plus loin techniquement.
Respectueusement,
Henri-Julien Chartrand , Mont-Royal (Québec)
Belle prose et bel article dans son contenu. La question du beau dans la photo ou dans l’Art est très intéressante et bien mise en lumière dans l’article. Si j’arrive à savoir comment faire une belle photo techniquement, je dois me poser la question de son intérêt et peut-être même refuser de la faire car représenter pour la xième fois le même paysage ne sert à rien.Passer une émotion est plus difficile mais beaucoup plus gratifiant.J’aime aussi comparer la photo à la musique, ou la répétition de refrains, d’accords ou de sonorité peut lasser. Découvrir un nouveau son, une nouvelle mélodie ou une belle voix refait aimer la musique et c’est ce qui devrais faire vibrer dans l’Art de la photo.Merci pour l’article qui donne de belles pistes d’amélioration
Bonjour,
j’ai bien aimé votre article M. Croizer. Ça donne même le goût de se former un petit groupe qui s’exercerait à la pratique de la lecture commentée. Je suis à préparer des outils avec un collègue sur cette question. J’habite au Québec. Ma question: dans cette optique, y a-t-il d’autres informations ou documents ou outils que vous pourriez nous transmettre sur ce même sujet et qui nous aideraient à animer ces rencontres?
Je vous remercie à l’avance de votre attention.
Bonjour,
Je n’ai pas d’outil particulier ou de grille d’analyse à vous proposer. Les règles du jeu doivent être clairement explicitées afin qu’on puisse s’y référencer en cas de dérapage. Le nombre des photos à commenter, ou la fréquence à laquelle elles sont postées (s’il s’agit d’un groupe virtuel), doit être limité afin que la participation de chacun ne soit pas chronophage.
Bonne continuation !
quelques analyses pour exemples
http://www.artsmette.fr/2015/04/analyses-photos.html
Merci pour les conseils. Ils sont toujours utiles même pour les professionnels aguerris.
Du bonbon. Si une image vaut mille mots, que ces mots soient bien bien pensé et bien écrit. J’anticipe ce genre d’article à chaque semaine dont la lecture ne cesse de m’enrichir non seulement sur le plan technique mais aussi sur le plan de l’Art de la photographie.
Respectueusement,
Henri-Julien Chartrand
Mon-Royal, Québec
Je vous suis avec intérêt et vous remercie tout particulièrement pour cet article qui m’interpelle
tout particulièrement.
Bonjour,
L’intention de l’auteur n’est pas souvent connue. Je vois une photo et elle doit me parler d’elle-même. Le flou ici parle. Pourquoi une photo aussi floue partout? A chacun de trouver sa réponse et les réponses seront multiples. Tel est l’essentiel: susciter des interrogations, des émotions, donner des messages, …
Un autre photographe amateur.
Merci pour ce conseil qui a une portée bien plus générale que la photo.
Il n’y a rien de plus flatteur qu’un commentaire constructif. Quand on vous dit « on dirait un tableau impressionniste », comme on me l’a dit d’une photo que je ne trouvais pas forcément magnifique, et bien ça m’a fait plaisir, et ça m’a donné envie de continuer à faire des photos. Rien que ça, c’est appréciable!
C’est également valable dans l’autre sens: « Je ne comprends pas ta photo » / « J’aurais fait comme ceci ». Cela permet de se remettre en cause (approche trop personnelle ou affective par ex.) et d’avoir des propositions pour traiter différemment un sujet.
Super article que j’ai eu grand plaisir à lire. Je me permettrais d’ajouter que dans les commentaires pris comme exemples, ce sont ceux où leur auteur se personnifie en utilisant le ‘je’ qui ont le plus de valeur : « j’aime/je n’aime » pas plutôt que « c’est flou ».
Merci Eric. C’est vrai qu’on s’engage plus en utilisant le « je » et qu’on peut rendre ainsi la phrase plus courtoise : « je trouve que c’est flou » est moins définitif que « c’est flou ». D’un autre côté, on sait que c’est l’avis du commentateur et les formules du style « à mon avis » finissent par alourdir le fil des commentaires. Tout est question de dosage !