L’hiver, les oiseaux des jardins peuvent avoir du mal à trouver de la nourriture pour survivre. Installer une mangeoire va les aider et vous donner beaucoup de plaisir dans l’observation des oiseaux variés qui la fréquentent. Photographier les oiseaux à la mangeoire est aussi une opportunité même si vous ne possédez pas un téléobjectif très puissant, car vous pouvez vous approcher de vos sujets.
Ce tutoriel photo vous est proposé par Stéphane Lebreton, lecteur de Nikon Passion, naturaliste et photographe depuis de nombreuses années. La Loire et les autres milieux naturels de son voisinage (forêts, prairies, étangs…) lui permettent de diversifier les sujets et les pratiques : flore, oiseaux, mammifères, insectes, paysages.
Stéphane apprécie le partage d’expériences : entre amis comme au sein d’un club photo et sur le web. Retrouvez-le sur son site Affut et billebaude comme sur sa chaîne YouTube « Affut et billebaude, les coulisses de la photo nature« .
Comment installer une mangeoire pour photographier les oiseaux
Trouver une mangeoire
Trouver une mangeoire dans le commerce est simple : la plupart des jardineries en proposent et des associations telles que la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO) en vendent par correspondance.
Vous pouvez aussi en fabriquer une facilement avec du matériel de récupération : ouvrez une fenêtre quelques centimètres au-dessus du fond d’une bouteille plastique, déposez de la nourriture sur le fond et suspendez la bouteille pour avoir une mangeoire qui ne vous coûte rien !
Pour la nourriture, les graines de tournesol conviennent à de nombreuses espèces. Vous les trouverez en supermarché ou dans les jardineries. Attention toutefois, le nourrissage doit rester hivernal, prenez des précautions pour ne pas causer de tort aux oiseaux. Vous trouverez de nombreux conseils sur le site de la LPO.
Installer votre mangeoire
Une fois que vous disposez de votre mangeoire, installez-la dans un endroit dégagé et mettez en place des supports sur lesquels les oiseaux vont se poser et où vous pourrez les photographier : branches, pierres, écorces, …
Attention, si la mangeoire est placée trop près de branches existantes, les passereaux risquent de ne pas passer par les supports que vous avez préparés. De plus, une branche dégagée permet d’obtenir un meilleur bokeh à l’arrière-plan. Soignez l’esthétisme de ces supports ajoutés car ils peuvent apporter beaucoup à vos clichés comme dégrader leur qualité si des éléments gênants ou peu harmonieux apparaissent sur vos photos.
Définissez l'emplacement où vous allez vous positionner en considérant les critères suivants :
- trouvez un endroit pour être le plus caché possible, à une distance de 3 ou 4 mètres des supports,
- l’arrière plan doit être naturel, sans élément gênant peu esthétique (grillage, maison, poteau ou fil électrique, etc.),
- anticipez l’éclairage de la scène selon l’heure de prise de vue : plein éclairage, éclairage de côté, contre-jour… pour pouvoir jouer avec la lumière lors de la prise de vue.
Comment photographier les oiseaux en vous cachant sous le toboggan des enfants ! Photo (C) Stéphane Lebreton
Pour vous cacher dans un jardin, utilisez les éléments existants : derrière un muret, derrière des volets, sous le toboggan des enfants. Avec du tissu ou du filet de camouflage, masquez les espaces qui pourraient laissez entrevoir votre silhouette. Dans l’idéal seul l’objectif doit être apparent.
Si n’avez pas de jardin, vous pouvez tenter votre chance sur un balcon : la plupart de ces conseils peuvent être appliqués, mais les contraintes seront plus fortes. Pensez aussi à transformer votre voiture en affut si vous n’avez pas d’autre option !
Photographier les oiseaux : la prise de vue
Le moment venu, installez vous confortablement car vous passerez sans doute plus d’une heure sans bouger. Posez votre matériel sur un trépied pour assurer la stabilité de l’ensemble et pour éviter les crampes dans les bras !
Vérifiez aussi que la mangeoire est alimentée…
Avant le retour des oiseaux (ou alors vous êtes fort si vous ne les avez pas fait fuir en arrivant !), pré-réglez votre matériel :
- ajustez le trépied et la visée en direction du support prioritaire,
- faites une mise au point sur ce support pour être plus réactif dès qu’un oiseau arrive,
- vérifiez les réglages d’exposition : sensibilité, profondeur de champ, temps de pose.
Choisissez une grande ouverture pour bénéficier d’un bokeh harmonieux ou fermez juste d’un cran si la qualité de votre objectif est meilleure. Les oiseaux sont très rapides, n’hésitez pas à caler votre temps de pose sur 1/500 ème de sec., sauf si vous souhaitez jouer avec le flou.
la mésange bleue est très assidue à la mangeoire – photo (C) Stéphane Lebreton
1/500 sec. – f/5 – 100 ISO – 300 mm
À l’arrivée des oiseaux, ne vous précipitez pas, laissez les prendre confiance. Si vous devez bouger votre objectif, faites-le très lentement. Commencez par un premier déclenchement et observez la réaction. Lorsque la sérénité est revenue, recommencez. Petit à petit les oiseaux vont oublier ce bruit insolite et poursuivre leur activité.
Si vous utilisez un appareil photo hybride, passez en mode d’obturation électronique, vous ne ferez alors plus aucun bruit lors du déclenchement.
Photographier les oiseaux : les variantes
Certaines espèces aiment se nourrir au sol, comme les moineaux ou les pinsons. Ce peut être l’occasion d’essayer des prises de vue au ras du sol en utilisant la végétation du premier plan pour un effet de flou esthétique (en savoir plus avec le livre « les secrets de la photo d’animaux« ).
une prise de vue au ras du sol pour cette femelle pinson – photo (C) Stéphane Lebreton
1/200 sec. – f/5,6 – 320 ISO – 500 mm
D’autres espèces que les passereaux peuvent venir profiter de votre mangeoire : la tourterelle turque, le geai des chênes, le pic épeiche…
Le geai est très farouche : un silence absolu et une grande lenteur dans les gestes sont indispensables.
Pour le pic épeiche, vous pouvez installer un support vertical qui rappelle les branches mortes sur lesquelles il vient habituellement rechercher des larves d’insectes. Une astuce consiste à forer de petits trous dans la branche et à y déposer quelques graines à son intention durant les jours qui précèdent pour qu’il prenne l’habitude d’y venir.
le pic épeiche est aussi attiré par les graines de la mangeoire – photo (C) Stéphane Lebreton
1/1000 sec. – f/5 – 100 ISO – 220 mm
Enfin, pour varier les attitudes, essayez les photos d’oiseaux en vol. Il vous faut alors anticiper l’arrivée de l’oiseau et ne pas hésiter à utiliser le mode rafale !
Prêts pour la mangeoire et la photographie d’oiseaux ?
Photographier les oiseaux à la mangeoire est une façon aisée de photographier les passereaux en hiver. L’installation est simple et ne nécessite ni repérage chronophage, ni matériel spécifique. Un téléobjectif de longueur focale moyenne (200 ou 300 mm) peut suffire.
De nombreuses espèces peuvent fréquenter la mangeoire, vous permettant différents types de prises de vue.
Pour une fois en photo animalière, les déclenchements seront nombreux, alors prévoyez une carte mémoire suffisante et du temps pour faire le tri !
Vous pratiquez déjà la photo d’oiseaux à la mangeoire ou chez vous ? Quelle est la photo dont vous êtes le plus fier ?
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l article est a la portée de tout les photographes amateurs, c ‘est ce qui fait son intéret. MERCI bien sur on peut toujours pousser plus loin dans le partage de l’expérience et la technicité. mais cela a t il un interet pour le plus grand nombre ? ichtyologue amateur j ‘écris des article sur l ‘elevage des cyprinodontidés. dit comme cela ça ne cause a personne. il vaut mieux un truc simple: une photo. ceci pour répondre aux caïds de la photo ornitho-animalière
Merci pour les conseils sur la photographie des oiseaux ! faire une mangeoire avec une bouteille de plastique, j’y avait pas penser ! merci encore.
Vous trouverez des exemples sur internet.
Bonjour
On n’installe pas une mangeoire pour faire de la photos d’oiseaux. On installe une mangeoire pour nourrir et aider les oiseaux à passer l’hiver et éventuellement on en profite pour faire un peu de photo .
J’installe mes mangeoires sur un piquet dans un espace dégagé entre deux arbres et je coince des branches de part et d’autre. Les oiseaux se pose sur ces branches avant d’aller à la mangeoire. Cela fait de bons points de fixation bien dégagé. Les oiseaux se posent souvent aux même endroits. Il n’y a plus qu’a régler son appareil sur ces points là et à attendre. La méthode la plus facile faire ses premières photos d’oiseaux dans son jardin.
Merci pour ce commentaire. Tout à fait d’accord, c’est bien dit au début de l’article : une mangeoire est d’abord faite pour pour aider les oiseaux à passer l’hiver et il ne faut pas « l’utiliser » n’importe comment. D’où le lien vers le site de la LPO pour avoir les préconisations. Les photos sont un plus. Cordialement. S. Lebreton, auteur de l’article.
Merci pour ces adresses, ces conseils et ces exemples !
Très intéressant….je suis passionnée de photos d oiseaux mais je ne suis pas pro ! Pour les oiseaux en vol, j ai du mal avec la netteté même a 1250 s ….est.ce que ça peut venir du choix du nombre de points ( Zone Af je crois ) merci d avance
Bonjour Dominique. Une vitesse de 1/1250ème doit être suffisante pour un oiseau en vol qui est photographié d’assez loin : héron, rapace par exemple. Pour un passereau qui a un vol rapide et qui est photographié de près, cela peut être juste effectivement, à deux niveaux : la netteté des ailes ou bien la netteté de l’ensemble si l’autofocus n’a pas eu le temps de faire la mise au point. Dans ce dernier cas, effectivement le réglage du mode AF peut être en cause, mais cela dépend des performance de l’appareil photo. C’est pourquoi, en affût, je préconise de « pré-régler » la distance de mise au point puisqu’on sait à peu près à quelle distance le sujet va passer. L’autofocus sera alors beaucoup plus rapide car il n’aura pas à balayer tout la plage de zéro à l’infini. Stéphane Lebreton, auteur de l’article.