Eva Davier, les Etats-Unis et la Route 66, c’est une histoire très personnelle qui se traduit par une belle série photo. Littéralement tombé sous le charme de ce road-movie photographique, il ne m’en fallait pas plus pour faire plus ample connaissance avec son auteur.
Eva Davier a accepté de répondre à mes questions dans le cadre de la série « Rencontre avec …« , et c’est avec grand plaisir que je publie la magnifique animation composée pour présenter ses photos. Un reportage de trois semaines au cœur des Etats-Unis, sur la Route 66, et 6 mn de pur plaisir.
Rencontre avec Eva Davier
NP: Eva, pourquoi ce reportage sur la Route 66 et cet attrait pour les Etats-Unis ?
ED: Depuis mon premier voyage coast-to-coast (New York / Los Angeles) à 15 ans, je nourris une véritable obsession pour les Etats-Unis.
Dès que l’occasion se présente d’y retourner, je fais mes valises en un clin d’œil : voyages en famille, seule, en tant que jeune fille au pair et plus récemment, en tant que photographe.
Alors quand un collègue et ami (Nicolas Brunet) m’a proposé de l’accompagner le long de la Route 66, j’ai immédiatement saisi l’opportunité. Nous avons passé trois semaines entre Chicago et Santa Monica, trois semaines de road trip ponctué de stations services désertées et de Jack-in-the-Box (chaîne de restauration rapide).
NP: Comment avez-vous préparé ce voyage, ce reportage photo ?
ED: Je n’avais rien prévu de spécial en matière de photo, je voulais juste essayer de retranscrire cette mélancolie qui suinte de tous ces bâtiments abandonnés, délabrés, de ces routes vides, de ces motels à usage unique.
J’ai pris énormément de photos, près de 2.000 si mes souvenirs sont bons, mais pas de manière continue. Certaines portions de la Route 66 m’ont inspirée plus que d’autres, tout d’abord. Mais j’éprouve aussi parfois le besoin de poser mon boîtier pour profiter de l’instant, des bruits, des odeurs, des gens autour de moi, tout ce qui peut parfois littéralement disparaître lorsque je suis concentrée sur le choix de l’angle de prise de vue, sur mes réglages, sur mon sujet !
C’est d’ailleurs pour retrouver une certaine spontanéité dans mes reportages photos que j’aimerais troquer mes zooms contre plusieurs focales fixes.
NP: Justement, quel type de matériel photo avez-vous utilisé pendant ce voyage ?
ED: J’utilise depuis quelques années maintenant un Nikon D700, ainsi qu’un 70-200 mm à 2,8 constant, et un 24-70 mm, également à 2,8. Deux zooms, tous deux hérités de mes débuts comme photographe de concert. J’ai acheté depuis une focale fixe, qui m’offre des possibilités de profondeur de champ vraiment excitantes : un 50 mm à 1,4. Le tout Nikkor.
A l’avenir, j’aimerais également acquérir un 35 mm, à 1,4, pour me rapprocher d’une utilisation plus ‘instinctive’ de mon boitier. Ces zooms se révèlent extrêmement pratiques quand les contraintes matérielles de prise de vue sont grandes, comme lors des concerts sur lesquels j’ai débuté, mais ils ont aussi tendance à nous distraire d’un travail sur le cadrage, sans parler du poids et de l’encombrement lorsque l’on voyage.
Une focale fixe oblige à mieux se positionner vis-à-vis de son sujet, à prendre parti, en quelque sorte. Et donc à faire des choix. C’est une démarche vers la maturité qui n’est pas évidente, qui demande quelques sacrifices, mais je crois que l’idée que toutes les photos que nous avons en tête ne sont possibles me plait assez… J’ai lu quelque part que les meilleures photos sont celles qu’on ne fait pas…
Vous pouvez retrouver les photos d’Eva Davier sur sa page Facebook.
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