Article proposé par Marc Gazal pour Nikon Passion
Les accumulateurs MN-30 permettent au Nikon F5 de parvenir à la cadence de 8 images par seconde. Constitués d’éléments au Ni-Mh (Nickel métal hydrures), ils sont rechargeables et plus puissants que les piles alcalines. Seulement voilà, toute médaille a son revers et ce type d’élément court plus ou moins rapidement, soit par nature, soit par mauvaise utilisation, vers son certificat de décès. Le prix auquel les propose Nikon risque d’être prohibitif pour un amateur (je sais, il n’avait qu’à pas se payer un F5 le radin) et la tentation est grande de se les procurer d’occasion. Attention ! Les chances de trouver un MN-30 d’occasion en bon état sont quasiment nulles, tout simplement parce que, par leur nature, les éléments Ni-Mh se dégradent avec le temps. Et c’est en connaissance de cause que j’ai décidé d’offrir à mon F5 une paire de MN-30 dénichés à la foire de Bièvres. 15 euros chacun, selon moi, d’occasion, il ne faut pas mettre plus, avis aux ebayeurs.
7 heures de train et une semaine plus tard j’avais fabriqué un chargeur qui ne tardait pas à me démontrer que ces accus étaient… H.S. (charge rapide, décharge immédiate).
Donc en avant pour le requinquage de mes MN-30.
Mais un avertissement tout d’abord : la procédure qui suit comporte des risques de brûlures. Elle ne doit être effectuée que par des personnes aptes à la réaliser. Elle n’est indiquée ici qu’à titre d’information et l’auteur de cet article ne saurait être tenu responsable de quelconque blessure ou dégradation.
Tout d’abord, dévisser les 3 vis qui maintiennent le dispositif d’arrimage à l’appareil. Voici celle du dessous
Les 2 du dessus, elles sont identiques mais différentes de celle du dessous.
Fin de la première étape.
L’enveloppe du MN-30 est constituée de 2 demi-coques collées ensemble. A l’aide d’une fine lame parcourir la périphérie pour séparer les 2 coques. On ne trouve que quelques points de colle par-ci par-là. Attention toutefois à ne pas détériorer le plastique qui est tendre. Personnellement, je commence à l’endroit du trait rouge
Et je poursuis mon voyage tout autour de l’accu. Attention au plastique qui est tendre.
A mi chemin…
Voila, le tour est fait. Il reste à séparer les 2 demi-coques. Il faut forcer un peu car il y a de l’adhésif double face sur les éléments en vert qui retiennent l’ensemble
Encore un petit coup en prenant garde à laisser les éléments verts en place.
OUF !!! ça y est !
On aperçoit à gauche, en blanc, le fusible et au fond en noir, le capteur de température. Première remarque, les éléments ne sont pas de taille répandue : il s’agit d’un format 3/4 AA (43x17mm) difficile à trouver. J’ai dû en acheter un lot de 60 sur ebay. Pas grave, l’économie est toujours au rendez vous.
Début de la construction du nouveau pack. Je commence par les éléments soudés au fusible. J’ai utilisé un feuillard de nickel souple pour réaliser les électrodes qui me permettent de relier les éléments. Attention à la polarité, une inversion et rien ne marchera !
J’ai réalisé 3 blocs de 2 éléments que j’ai rassemblé et soudé. Attention encore à la polarité. En photo la face nord. Prendre le fusible comme repère.
et ici la face sud. On se servira du MN-30 comme exemple.
Réalisation d’un quatrième bloc de 2 éléments. C’est flou.
Assemblage réalisé pour pouvoir positionner et souder l’élément de gauche de la ligne du bas avec son voisin de droite. Après soudure, nous aurons donc 3 électrodes horizontales : une en haut à droite et 2 en bas. L’élément en haut à gauche ne sert qu’à caler l’ensemble, il sera retiré en suite pour faire l’assemblage qui suit.
Petit bricolage pour trouver l’angle correct entre les divers éléments. La petite pile est de format AAA.
Couper les fils du MN-30
Le rouge aussi.
L’assemblage à trois. L’électrode de l’élément de gauche sera reliée au fil rouge.
On rapproche tout ça
Et nous voici avec nos 10 éléments. L’électrode négative est maintenant soudée sur le deuxième élément de la ligne du bas (en partant de la droite)
Même chose mais retournée.
Maintenant, il va falloir retirer les anciens élément du MN-30 pour récupérer les cartons isolants et les recoller sur notre nouveau pack. ATTENTION !!! lors de l’extraction des anciens éléments, il y a risque de court-circuit, d’échauffement et donc de réelle brûlure !!
De l’autre coté, le carton noir.
Il ne reste plus qu’a « déplier » le tout pour donner au nouveau pack la forme qu’il aura dans sa coque. S’aider de la position du fusible comme repère.
Placer le pack dans la coque et souder les fils d’alimentation.
Refermer le pack. Je n’ai personnellement pas mis de colle. Remettre l'embout d’arrimage et ses 3 vis.
Surtout ne jetez pas les vieux accus à la poubelle ! Ce sont de véritables déchets toxiques qui, lorsque rejetés dans la nature, flinguent les grenouilles, les lézards et autres bestioles que nous photographions à 8 images par seconde. Alors soyez sympa, déposez-les dans les containers prévus à cet effet.
Et Maintenant ? Avant que le nouveau MN-30 nous donne entière satisfaction, il sera nécessaire d’effectuer 4 à 5 cycles de charge/décharge. J’utilise pour le décharger une résistance de 120 Ohms 2 watts que je maintiens sur les bornes de l’accu avec un élastique, le F5 n’étant pas assez gourmand.
Et que penser de ce MN-30 ?
10 éléments de 1,2 volts ça fait 12 volts. 8 éléments de 1,5 volts aussi.
Alors quel avantage par rapport aux piles alcalines ? C’est pas la tension qui compte, c’est le courant vous diront certains.
Les éléments NI-MH se déchargent tous seuls, pas les alcalines. N’espérez pas trouver un MN-30 chargé après deux mois de stockage.
Et Alors ? Ben faites comme moi, soyez snob !
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