Au cœur de la nuit et malgré des conditions de prise de vue souvent difficiles, photographier les aurores boréales et phénomènes naturels comme la foudre et la lune est une activité qui ne manque pas d’intérêt. Vous êtes insomniaque et un brin curieux ? Lisez la suite !
Photographier les aurores boréales, par exemple, est un exercice que l’on ne peut faire tous les jours ! Pour vous fournir des informations pertinentes, j’ai sollicité l’aide des photographes pros de l’agence Aguila. Voici comment photographier quatre grands spectacles nocturnes de la nature : la pleine lune, la voie lactée, les aurores boréales et la foudre.
Article sponsorisé. Ce tutoriel vous est proposé par Aguila Voyages Photo. Précurseur dans son domaine, Aguila offre aux participants l’occasion unique de voyager et de découvrir des sites exceptionnels aux moments les plus propices pour la photographie.
Les secrets de l’astrophoto et les aurores boréales
Quel équipement pour photographier les aurores boréales et les phénomènes naturels nocturnes ?
Avant de parler matériel photo, n’oubliez pas de vous munir de l’équipement vestimentaire adapté à la fraîcheur nocturne, voire le très grand froid : bonnet, couches et sous-couches de vêtements, doudoune coupe-vent, gants, chaussures ou bottes hivernales qui vous gardent au chaud si vous restez longtemps immobile.
La lampe frontale est un accessoire indispensable pour voir les boutons, molettes et menus de votre appareil photo. Il existe des lampes à éclairage rouge, moins violent, pour éviter d’éblouir vos amis photographes (par exemple celle-ci). Cet éclairage évite également que le faisceau lumineux soit visible sur vos images quand vous déclenchez en pose longue.
Photo (C) Aguila – Denis Palanque
L’accessoire photo le plus important ? Votre trépied !
Sans trépied, inutile d’aller plus loin. Pour photographier les aurores boréales par exemple, vous allez devoir utiliser des temps de pose longs impossibles à assurer à main levée. Votre trépied doit être stable même en cas de vent léger, et capable de supporter votre objectif le plus lourd.
Deuxième accessoire photo utile : la télécommande.
La télécommande vous permet de déclencher à distance. Si vous n’en possédez pas, vous pouvez utiliser le retardateur de votre appareil photo en ayant au préalable relevé le miroir du boîtier. Vous évitez ainsi toute vibration qui pourrait favoriser l’apparition de flous sur vos images.
Enfin, n’oubliez pas de sélectionner le mode de prise de vue RAW (ou RAW + JPG). Vous aurez alors plus de facilité à reprendre vos photos en post-traitement si besoin.
Photographier les aurores boréales
Photo (C) Aguila – Denis Palanque
Vous prévoyez une virée dans le grand nord ? Vous aurez peut-être la chance d’y observer et de photographier les aurores boréales !
Attention, photographier les aurores boréales demande beaucoup de préparation. C’est durant l’hiver que vous avez le plus de chances de les apercevoir, à condition que le ciel soit parfaitement clair de tout nuage et de toutes formes de pollution lumineuse.
Les objectifs
Il n’y a pas d’objectif idéal pour photographier les aurores boréales, mais le grand angle se prête plutôt bien à l’exercice, vous offrant de grandes possibilités de composition. Comme dans le cas précédent, privilégiez les objectifs à grande ouverture qui permettent de diminuer le temps de prise de vue et de bien saisir les mouvements des aurores boréales dans le ciel.
Photo (C) Aguila – Denis Palanque
Les réglages
Pour bien photographier les aurores boréales tout est affaire de dosage et plusieurs facteurs sont critiques : l’intensité de l’aurore boréale d’une part, mais aussi les autres éléments qui composent votre image (par exemple le col d’une montagne, une plaine enneigée, un chalet éclairé, des reflets dans un lac, …).
Commençons par les ISO : choisissez la plus haute valeur que votre appareil peut gérer sans bruit numérique excessif. 800 ISO est un bon point de départ.
Le temps de pose doit être assez long, souvent entre 10 et 30 secondes. Tenez compte de la luminosité de l’aurore et des autres éléments photographiés. Au-delà de 20 à 30 secondes il est probable que les mouvements de l’aurore boréale disparaissent pour ne laisser qu’un fondu de couleurs. Ou que les étoiles forment de courtes traînées lumineuses. Si cet effet n’est pas voulu, il faut diminuer le temps de pose.
Enfin, le diaphragme : il peut être ouvert au maximum pour capturer le plus de lumière possible, mais attention à ne pas négliger la profondeur de champ et la netteté de votre image, surtout si vous intégrez des éléments du paysage autres que les aurores. À nouveau, tout est question d’équilibre !
Photographier la pleine lune
Photo (C) Aguila – Cécile Domens
La lune se fait ronde et belle dans le ciel ? C’est le moment d’en profiter. Photographier la lune est simple. Privilégiez les nuits avec un ciel dégagé durant lesquelles la lune est pleine (ou presque).
Quelques nuages, éclairés par la lumière lunaire, peuvent ajouter des éléments intéressants à la composition : il faut qu’ils soient proches de la lune ou la masquent en partie. Vous pouvez aussi imaginer un plan large sur un site qui favorise les reflets de lune dans un lac ou des brillances sur un cours d’eau.
Les objectifs
Pour photographier la lune il vous faut un téléobjectif avec une focale d’au moins 150 mm afin de donner de la grandeur à la lune. Sans cela elle sera bien trop petite pour être le sujet principal de votre photo.
Les réglages
Vous pouvez utiliser la mesure de lumière manuelle (mode M). Commencez par fermer de quelques valeurs le diaphragme afin de gagner en netteté, par exemple f/8 ou f/11. Prenez soin de garder une valeur ISO entre 100 et 400 pour éviter le bruit numérique.
Choisissez le temps de pose en effectuant quelques vues tests pour obtenir l’exposition souhaitée, en contrôlant le résultat de chaque essai sur votre écran arrière.
Vous pouvez aussi choisir un mode semi-automatique – priorité vitesse ou ouverture, mode mesure de lumière spot – afin d’évaluer la quantité de lumière renvoyée par la lune et déterminer le temps de pose nécessaire à la photo. Attention à ne pas faire la mesure spot 100% sur la lune mais sur « un peu » de lune et « un peu » de ciel bleu marine ou noir autour. Vous risquez sinon d’obtenir un rendu sous-exposé avec peu de détails visibles à la surface de la lune.
Pour la mise au point, si l’autofocus patine, passez en mode manuel et basez-vous sur l’infini comme repère.
Photographier les étoiles et la voie lactée
Photo (C) Aguila – Alexandre Sattler
Pour photographier les phénomènes naturels nocturnes comme la voie lactée, et dans une plus large mesure les étoiles, il est impératif que le ciel soit dégagé et exempt de toute pollution lumineuse, y compris celle de la lune !
Préférez les nuits très sombres, celles qui vont vous permettre de voir un maximum d’étoiles. Eloignez-vous des zones urbaines trop éclairées.
Une fois sur le terrain, éteignez votre lampe torche et attendez quelques minutes pour que vos yeux s’habituent à l’obscurité. La voie lactée se trouve dans la direction du sud, entre les constellations du Sagittaire et du Scorpion. Pour l’identifier plus facilement, vous pouvez utiliser une application gratuite pour smartphone telle que « Carte du ciel » (version iPhone et Android).
Les objectifs
Afin d’avoir un rendu intéressant, utilisez un objectif de courte focale, en dessous de 24mm. Choisissez également un objectif assez lumineux ouvrant au moins à f/2.8.
Photo (C) Aguila – Alexandre Sattler
Les réglages
Commencez par identifier la valeur ISO la plus élevée que votre appareil est capable de gérer sans engendrer une formation excessive de bruit. Pour certains (les appareils anciens généralement), le bruit peut apparaître dès 400 ISO, alors que d’autres supportent 3200 ISO sans problème.
Choisissez ensuite l’ouverture maximale de votre objectif, couplée à une vitesse d’obturation lente. Attention cependant, par expérience, si vous utilisez des temps de pose plus longs que 20 ou 30 secondes, les étoiles risquent d’être floues en raison de leur déplacement dans l’espace.
Enfin, dernier point important : la mise au point. Il est peu probable que votre appareil puisse la faire de façon automatique, les étoiles étant trop petites. Vous devez débrayer l’autofocus et utiliser l’astuce du point de netteté. Pour y parvenir, passer en mode « liveview » et zoomez sur l’étoile la plus brillante. Il ne vous restera plus qu’à effectuer la mise au point manuellement sur cette étoile précise.
Photographier la foudre
Photo (C) Aguila – Richard Fasseur
Des quatre principaux phénomènes naturels nocturnes, la foudre est probablement le plus complexe à photographier car il reste largement imprévisible ! Complexe oui… mais pas impossible !
Avant d’aller plus loin, n’oubliez jamais que la foudre peut être dangereuse et qu’il est important de faire preuve de bon sens et de respecter les règles de sécurité : ne pas s’installer sous un arbre, s’abriter dans un bâtiment ou dans une voiture lorsque l’orage se rapproche dangereusement de vous.
Les objectifs
Encore une fois, il n’y a pas de bon ou mauvais objectif pour photographier la foudre, néanmoins les objectifs à focales courtes (24 mm et en dessous) possèdent quelques avantages. Avec un plan large, vous augmentez vos chances de voir la foudre s’abattre à l’intérieur de votre cadre.
Les réglages
L’idéal est de prendre en compte l’ensemble des éléments qui composent votre photo. En effet, la lumière ne sera pas la même si vous êtes en pleine nature dans l’obscurité ou sur le toit d’un immeuble en ville. Tout dépend donc de l’endroit où éclate l’orage.
Gardez à l’esprit que les lumières renvoyées par la foudre sont souvent très fortes : inutile donc de trop monter en ISO.
En revanche, n’hésitez pas à fermer un peu le diaphragme de votre objectif : vous gagnerez en netteté sur l’ensemble de votre paysage et surtout, vous augmenterez votre temps de pose et donc les chances que des éclairs frappent le sol durant votre prise de vue !
Pour aller plus loin …
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Les secrets de l’astrophoto et les aurores boréales
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Bonjour,
Je dois aller en Laponie le 20 janvier prochain et j’aurai besoin de conseils pour les prises de vues, faut-il un filtre ou plusieurs ? j’ai un Z7, un 50 mm 1.4 et un 70×300.
Merci à vous et bonne journée.
Martine B.
Il me semble que les réponses sont dans l’article.
J’ai trouvé très intéressant l’article sur les différentes suggestions de prise de photos etc. Merci
J’ai pris note car vraiment très intéressant.
Excellent article. J’ai juste un doute sur un point ‘Prenez soin de garder une valeur ISO entre 100 et 400 pour éviter le bruit numérique.’ Si la sensibilité basse oblige à trop augmenter le temps de pose, le bruit thermique ne risque-t-il pas de prendre le pas sur le bruit numérique ?